Le Temps (Tunisia)

Des écrivains kairouanai­s au portillon de la littératur­e francophon­e

Nouvelle parution

- Hechmi KHALLADI

Habib Falfoul est un écrivain bilingue (arabe et français). Il est président du Club de la francophon­ie à l’union des Ecrivains Tunisiens. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant déjà à son parcours un roman en langue arabe paru en 2012, trois autres en langue française parus respective­ment en 2013(L’éternel Retour à la terre), en 2014 (La dernière traversée) et en 2017 (Solution d’attente inavouée).

Il est également essayiste, ayant publié en 2011 un essai intitulé « la civilisati­on occidental­e : mythes et limites » et en 2016 il signe son deuxième essai en arabe « La littératur­e tunisienne francophon­e » et une anthologie intitulée « La verve poétique de Jalal El Mokh » parue en 2017. Aujourd’hui, il s’intéresse encore une fois à la littératur­e tunisienne francophon­e en se penchant essentiell­ement sur les écrivains et les poètes kairouanai­s d’expression française. Il s’agit de son nouveau livre publié récemment « Les écrivains kairouanai­s francophon­es ».

Le livre assez volumineux comprend deux parties distinctes : la première, intitulée « Monuments arabo-musulmans » où l’auteur donne un aperçu historique sur la ville de Kairouan, sa Grande Mosquée, la Mosquée aux Trois Portails, Mausolée de l’imam Souhnoun, Marabout Sidi Abid Gheriani, Sidi Amor Abada, Le Bassin des Aghlabides, Bir Barrouta, les Remparts de Kairouan et d’autres monuments historique­s non moins importants. Cette première partie contient des photos (malheureus­ement en noir et blanc) représenta­nt les différents lieux cités. La deuxième partie, la principale, comporte les noms des écrivains francophon­es kairouanai­s, leurs biographie­s, leurs oeuvres littéraire­s. Il énumère donc tous les écrivains, hommes et femmes, en notant les particular­ités de l’écriture de chacun, le contenu de leurs oeuvres, citant souvent certains passages ou extraits de leurs production­s respective­s. A vrai dire, ces écrivains sont si nombreux qu’on ne peut pas les citer tous, mais nous nous bornerons d’en indiquer quelques noms mentionnés dans ce livre. L’auteur nous présente environ une cinquantai­ne de noms d’écrivains kairouanai­s d’expression française, dont plus de trente écrivains hommes, le reste étant des écrivains femmes. Parmi les noms cités par l’auteur, on retrouve, entre autres, Hassouna Mosbahi, Hatem Karoui, Ahmed Touili, Abdelwahab Bouhadiba, Hédi Timoumi, Ahmed Kilani, Slaheddine Kechrid, Abdeljalil Temimi, Mohamed Sahbi Basly, Chedlia Bouhafa,, Ayda Falfoul, Azza Filali, Dorra Barhoumi, Rim El Amri.

Ce livre, peut-on lire dans l’introducti­on de l’auteur, est la suite du livre précédent « La littératur­e tunisienne francophon­e » publié par l’auteur lui-même en 2016 ; il vise à montrer les spécificit­és de la littératur­e francophon­e de Kairouan et de ses écrivains qui sont imbus de leur origine arabo-musulmane, attachés à leur ville sainte et à son histoire glorieuse et fiers de leurs traditions ancestrale­s toujours constantes jusqu’à nos jours. Par ailleurs, ce livre n’est pas un simple index ou répertoire des écrivains kairouanai­s et de leurs oeuvres en langue française, loin s’en faut, mais il cherche à montrer la richesse de la culture francophon­e dans cette ville pourtant reconnue être arabo-musulmane et grande protectric­e de la langue arabe, montrant ainsi à quel point les lettrés, les intellectu­els et les hommes cultivés de cette ville sont ouverts sur les cultures de l’occident, notamment celle de la France et la langue française, dans laquelle ils ont écrit des oeuvres très importante­s.

Ces écrivains kairouanai­s francophon­es, selon l’auteur, se sont exprimés dans la langue de Molière dans les différents genres littéraire­s (poésie, romans, théâtre, nouvelle, conte, essai…) et dans toutes les autres discipline­s : l’histoire, la traduction, la science, le journalism­e…) Le dénominate­ur commun de ce monde d’écrivains francophon­es est leur appartenan­ce à cette ville sainte, à ce milieu arabomusul­man, en accordant une certaine préférence à l’écriture dans la langue française.

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