Situation intenable et plus rien ne fonctionne
Liban
Eau potable, électricité... la capitale du Liban manque cruellement de services publics fonctionnels. Le pays est sans gouvernement depuis les élections législatives de mai. 26°C sous le soleil de novembre, une Méditerranée sans vague, des rues animées de voitures et de passants, des commerces débordants de gourmandises salées ou sucrées. Le Beyrouth de carte postale est toujours apparent. Pourtant, la catastrophe guette.
Tout le monde le dit: «L’écroulement est imminent. Plus rien ne fonctionne. La situation est intenable. Cela ne peut plus durer.» Même s’il fait aussi partie du folklore libanais, cet alarmisme paraît aujourd’hui plus justifié que dans le passé.
Les services publics de base ne sont pas assurés. L’eau tout d’abord est source de récits étonnants des habitants. Elle manque dans les robinets de nombreux quartiers de la ville qui connaissent des coupures quotidiennes. Et même quand elle est courante, elle peut être salée parce qu’infiltrée par l’eau de mer. Sa teneur en plastique place le Liban en deuxième position mondiale. Des traces de matières fécales ont été retrouvées dans l’eau du robinet de certains quartiers au sud de Beyrouth. Des citernes d’eau potable circulent dans les rues de la ville pour vendre des bidons de 20 ou 40 litres, pour faire la cuisine, le café ou les biberons.
Mais c’est l’électricité qui est au centre des conversations et des polémiques ces jours-ci. Non parce que la plupart des rues de Beyrouth sont sans lumière et éclairées seulement par les néons des commerçants. Mais parce qu’elle est au coeur d’un imbroglio entre différents partis politiques et administrations libanaises opposées. Le ministère des Finances a en effet refusé de débloquer les crédits supplémentaires demandés par le ministère de l’energie pour financer les quantités de fioul nécessaires au fonctionnement des centrales gérées par l’établissement public qui détient le monopole de la production dans le pays.