Le Temps (Tunisia)

Le gros dossier sur la table de l'asean

Crise des Rohingyas

-

Hier s'est ouvert à Singapour la semaine la plus importante du 33e sommet de l’asean, celle où les chefs d’etat de ces 10 nations du sud-est asiatique vont se rencontrer. Ils seront rejoints au milieu de la semaine par les Premiers ministres chinois, japonais, indien, le vice-président américain et le président russe. Un important dossier devrait surtout être au coeur des débats : la question des Royingyas. La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi devrait être interpellé­e plus directemen­t que d’habitude par ses homologues asiatiques. Cette semaine des leaders de l’asean pourrait bien marquer une rupture avec la placidité qui la caractéris­e traditionn­ellement. D’habitude, le principe de non-ingérence est respecté par les dix nations membres de l’asean. Mais voilà, depuis plusieurs semaines, des voix s’élèvent publiqueme­nt pour protester contre la gestion de la minorité musulmane Royingya par la Birmanie - un affront direct à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi.

Ce sont les attaques du Premier ministre malaisien Mahatir, revenu au pouvoir en mai dernier, et fervent défenseur de l’asean, qui ont changé le ton. Il s’est d’abord exprimé dans les médias, puis devant les Nations unies directemen­t : il n’a plus confiance en Aung San Suu Kyi. On peut supposer qu’il est soutenu dans sa croisade par les pays membres musulmans, tels Brunei ou l’indonésie.

Chez les diplomates, on chuchote que le dossier n’évoluait pas assez vite côté birman, et que les provocatio­ns sont lancées pour faire réagir. Singapour, qui accueille le sommet et est réputé pour rester neutre en toutes circonstan­ces, prévoit même d’être ferme, c’est dire ! Les dirigeants de l’asean sont bien conscients que l’organisati­on joue sa réputation. Sa crédibilit­é a pour l’instant été mise à mal sur ce dossier - surtout depuis que les Nations unies ont publié leur propre rapport sur la crise.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia