Le Temps (Tunisia)

Mot d’ordre de grève générale le 17 janvier dans la fonction publique et le secteur public

- Walid KHEFIFI

L’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) n’en démord pas. La commission administra­tive nationale de la puissante centrale syndicale a décidé, hier, de décréter une nouvelle grève dans la fonction publique et le secteur public le 17 janvier prochain en signe de protestati­on contre l’échec des négociatio­ns avec le gouverneme­nt sur des augmentati­ons salariales.

L’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) n’en démord pas. La commission administra­tive nationale de la puissante centrale syndicale a décidé, hier, de décréter une nouvelle grève dans la fonction publique et le secteur public le 17 janvier prochain en signe de protestati­on contre l’échec des négociatio­ns avec le gouverneme­nt sur des augmentati­ons salariales.

«Nous décrétons une grève dans la fonction publique et le secteur public sur tout le territoire tunisien durant la journée du jeudi 17 janvier pour dénoncer les engagement­s non-tenus par le gouverneme­nt en ce qui concerne les augmentati­ons salariales au profit des fonctionna­ires, qui constituen­t une violation des convention­s nationales relatives aux négociatio­ns sociales et une atteinte au dialogue social », a souligné L’UGTT dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de sa commission administra­tive. «Le refus du gouverneme­nt d’accorder de majorer les salaires des fonctionna­ires constitue aussi une obéissance aux diktats des bailleurs des institutio­ns financière­s internatio­nales et un renoncemen­t à la souveraine­té nationale », a-t-elle ajouté, tout en déplorant le «silence» du gouverneme­nt en ce qui concerne l’applicatio­n de l’accord relatif aux augmentati­ons salariales dans le secteur public, le retard qu’accuse les négociatio­ns sur la loi sur les établissem­ents publics et les entreprise­s publiques et le blocage des négociatio­ns dans plusieurs secteurs. L’organisati­on a par ailleurs exprimé sa gratitude aux partis, organisati­ons, aux syndicats de police, aux députés, et aux hommes de médias pour leur soutien à la grève générale observée le jeudi 22 novembre dans la fonction publique, rappelant que L’UGTT fait face à une campagne de diabolisat­ion orchestrée par le gouverneme­nt et certains partis politiques qui sont allés jusqu’à instrument­aliser les mosquées.

Pour rappel, le taux de suivi de la grève générale observée jeudi dernier dans la dans la fonction publique a été très suivie. Le taux de participat­ion à cette journée de colère a atteint 95%, selon les estimation­s de la centrale syndicale. Un imposant rassemblem­ent ouvrier a été également organisé par L’UGTT devant l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), en présence de quelque 30.000 fonctionna­ires, selon des sources syndicales. L’UGTT réclame, pour les 673.000 agents de l’etat, des augmentati­ons au moins égales à celles concédées cette année dans les entreprise­s publiques, qui vont de 45 à 90 dinars par mois.

Selon le gouverneme­nt, ces augmentati­ons représente­nt un montant global d’environ 1,2 milliard de dinars, qui porterait la masse salariale de 14 à 17 % du PIB, à l’heure où les bailleurs de fonds, qui maintienne­nt la Tunisie à flot, appellent à maîtriser les salaires de la fonction publique pour ne pas aggraver le déficit budgétaire du pays. Le nouveau bras de fer entre le gouverneme­nt et L’UGTT intervient dans une atmosphère politique délétère. Depuis plusieurs mois, la vie politique est en effet paralysée par des luttes de pouvoir acharnées entre le président de la République Béji Caid Essebsi et le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed. Selon certains observateu­rs, L’UGTT, qui réclame ouvertemen­t le départ du chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed depuis mai dernier, se serait rangé du côté du président de la République dans cette guerre froide que se livrent les deux têtes de l’exécutif. Mais la centrale syndicale a toujours démenti ces allégation­s, assurant que ses décisions ne sont guidées que par l’intérêt national.

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