Imed Jemâa déroule dans "Seul solo" le registre d’une vie tumultueuse
Dans le cadre de sa nouvelle saison artistique, le Pôle Ballets et Arts Chorégraphiques du Théâtre de l’opéra de la Cité de la culture a présenté jeudi soir " Seul Solo " une chorégraphie de Imed Jomâa, au Théâtre des Jeunes Créateurs, en présence d’un grand public et de plusieurs jeunes danseurs venus découvrir ou redécouvrir cette oeuvre autobiographique de ce chorégraphe.
Dans une atmosphère confuse, où la lumière est très timide, Imed Jomâa a déroulé le registre d’une vie tumultueuse, sur un fond musical aux tonalités plutôt graves, comme une métaphore à la gestation dans la douleur.
Et c’est bien l’esprit de cette oeuvre imaginée et interprétée par l’auteur qui a choisi de jouer son propre rôle pour raconter en gestes et en mouvements son parcours d’artiste atypique, avec ses rêves légitimes et ses désenchantements révoltants, ses joies immenses et ses peines profondes.
A l’instar d’un navigateur infatigable et avec une gestuelle plus que parfaite, Imed Jomâa ramait sur scène comme dans un océan furieux pour avancer malgré les grosses vagues et les vents violents. Une allégorie à la vie d’artiste qui peine pour exister et qui souffre en tentant de traduire en mouvement ce que les mots ont échoué à exprimer.
" Seul Solo " est une évocation de la souffrance de l’artiste face à luimême mais aussi à son oeuvre souvent difficile à amadouer. Elle est aussi un questionnement que se livre l’artiste sur son parcours de plus de trente ans de danse dans un contexte souvent hostile au corps en exubérance. Une oeuvre presque parfaite, parce que sincère et esthétiquement belle.