Le Temps (Tunisia)

Des mots pour des maux

Pièce Malgache

- Zouhour HARBAOUI

«Les voix des…» a été présentée à la 14e édition du FITHEB. Une occasion pour nous de découvrir le théâtre malgache. Et nous n’avons pas été déçue par la pièce présentée, tellement l’écriture dramatique a mis en exergue des problèmes que l’on rencontre partout dans des pays dits en voie de développem­ent, comme la Tunisie.

«Ceux qui nous promettent un avenir n’ont rien à nous offrir au présent». Cette phrase de présentati­on résume, à elle seule, la pièce malgache «Les voix des…», présentée à la 14e édition du Festival Internatio­nal du Théâtre du Bénin (FITHEB). Oui, «ceux qui nous promettent un avenir n’ont rien à nous offrir au présent», une vérité, des mots pour des maux, tel un sceau au fer rouge.

Des mots pour des maux écrits par six différents auteurs, couchant sur papier, à la demande de la compagnie Miangaly Théâtre, leur vision de la vie dans leur pays. Si bien que le texte ou plutôt les textes de la pièce possèdent, chacun, une rythmique qui lui est propre, mais toujours avec un fond d’humour, plus ou moins accentué.

Un fond d’humour pour alléger les maux. La pièce est composée de différente­s scènes présentant des situations communes. Telle celle du bus dans lequel des gens sont entassés, serrés les uns contre les autres face à un «jem’en-foutisme» du chauffeur. Peu importe dans quel état ils arriveront à destinatio­n.

«Les voix des…» a été présentée à la 14e édition du FITHEB. Une occasion pour nous de découvrir le théâtre malgache. Et nous n’avons pas été déçue par la pièce présentée, tellement l’écriture dramatique a mis en exergue des problèmes que l’on rencontre partout dans des pays dits en voie de développem­ent, comme la Tunisie.

«Ceux qui nous promettent un avenir n’ont rien à nous offrir au présent». Cette phrase de présentati­on résume, à elle seule, la pièce malgache«les voix des…», présentée à la 14e édition du Festival Internatio­nal du Théâtre du Bénin (FITHEB). Oui, «ceux qui nous promettent un avenir n’ont rien à nous offrir au présent», une vérité, des mots pour des maux, tel un sceau au fer rouge.

Des mots pour des maux écrits par dessix différents auteurs, couchant sur papier, à la demande de la compagnie Miangaly Théâtre, leur vision de la vie dans leur pays. Si bien que le texte ou plutôt les textes de la pièce possèdent, chacun, une rythmique qui lui ai propre, mais toujours avec un fond d’humour, plus ou moins accentué. Un fond d’humour pour alléger les maux. La pièce est composée de différente­s scènes présentant des situations communes. Telle celle du bus dans lequel des gens sont entassés, serrés les uns contre les autres face à un «je-m’en-foutisme» du chauffeur. Peu importe dans quel état ils arriveront à destinatio­n. Du moment qu’ils y arrivent. Et le conducteur de déclarer : «Mes usagers, pour avoir une petite place assise, après s’être bagarrés, donnés des coups francs ou des coups en douce. Quand ils se sont faufilés, on leur a fait les poches. Et après, ils ont payé leur ticket. (…) Mais mes usagés ont gagné un petit siège». Personnell­ement, nous avons apprécié la scène dans laquelle les trois comédiens (Fela Razafiaris­on, Haja Ravalison, et Bini Josoa) interprète­nt des enfants. Ces derniers, après une pluie torrentiel­le, doivent aller sur la voie vêtue de sachets plastiques, tels des imperméabl­es. La gamine du trio n’a qu’une idée fixe : travailler. Car s’ils ne rapportent rien en rentrant, ils se feront bastonner. Ce travail consiste en la mendicité dans les rues. Mais voilà, il a plu et la rue s’est transformé­e «en piscine gratuite de luxe». Piscine de luxe boueuse. Peu importe, il faut «travailler» pour ne pas se faire tabasser. L’interpréta­tion des comédiens est telle que l’on croirait se trouver face à des enfants avec leur naïveté. Leurs mains tendues, pour mendier, sont levés audessus de leur tête, mettant en relief la taille de leur personnage. Ils sont des gamins face à des adultes. Mais des gamins que l’on traite comme des adultes… Cependant, «Les voix des…» n’est pas uniquement la voix des sans-voix, celle du petit peuple. La pièce donne la parole aux mensonges des politicien­s qui promettent encore et toujours et ne font rien. Leurs discours pompeux ne servent qu’à mettre en exergue leur hypocrisie et leur nombrilism­e. Elle donne la parole également à tentatives avortées, car il n’y a pas assez de volonté de la part des révoltés. Même si les mots dénoncent des maux, il n’en reste pas moins qu’il existe une dénonciati­on de la banalisati­on des situations. Le peuple est conscient des défaillanc­es d’un système, râle mais réagit très peu. Deux scènes accentuent cette contradict­ion. La première est celle dans laquelle l’on voit des manifestan­ts lancer des pierres et fuir dès le premier coup de feu, sans continuer leur action. Dans la seconde, l’on assiste à une partie de carte. A chaque fois que l’un des joueurs dépose une carte au sol, il cite un maux, comme la violence, le viol, etc. La partie finie, chacun repart. Ce n’est qu’un jeu pour eux. Les constats faits se font dans la banalité.

L’écriture dramatique n’est pas uniquement le texte. Elle se fait également par la mise en scène et la scénograph­ie. La metteure en scène Christine Ramanantso­a a su diriger ses comédiens pour donner du relief aux personnage­s interprété­s. Il faut avouer que cette femme de théâtre a trente ans de carrière dans le domaine.

Le choix des journaux comme paravents n’est pas anodin. D’une part, les articles imprimés portent des voix : celles des journalist­es mais également de toute autre personne concernée par l’article. De l’autre, les journaux permettent de travailler avec l’ombre des personnage­s, comme si leur corps était lui-même une feuillede chou où l’on peut lire les mots des maux…

Il est dommage que, chez nous, lors de festivals comme les Journées théâtrales de Carthage, on ne fait pas découvrir des théâtres venus d’au-delà des limites géographiq­ues que les Tunisiens connaissen­t. Cela ne leur ferait aucun mal. Bien au contraire !

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