Non, ce n’est pas la France…
La photo est truquée, la vidéo aussi. Non, elle ne peut pas être avérée, non ce n’est pas possible, non, ça ne peut pas être vrai.
A Mantes-la jolie, ça sonne comme un poème mais l’heure n’est plus aux chansons. Certaines postures sont exécrables, et rien ne saurait les justifier. Calmer le chaos ? Belle façon de prouver que la France de Macron, c’est bien celle des hauteurs, « insoupçonnées », mais ce n’est pas un compliment. Agenouillés, les mains sur la nuque, lorsque les policiers se tiennent debout, casqués et armés comme pour la guerre, ce n’est pas seulement insoutenable, c’est tout simplement écoeurant.
Non, ce n’est pas la France, non, on ne la reconnaît pas. Pas dans cette posture, dans cette façon de faire, pas dans cette gestion –calamiteuse- de la crise, lorsque le rétropédalage ne suffit plus à calmer la colère. A ramener l’apaisement, à restituer l’espoir… La patrie des « Droits de l’homme » qui humilie ses enfants ? La « verticalité », dans les rapports du « gouverneur » au « gouverné » n’a pas lieu d’être aujourd’hui, encore plus qu’hier, puisqu’elle implique systématiquement, un retour –non conscient ?- à la féodalité, et aux rapports de force, autant brutaux qu’arbitraires, qui régissaient la communication, à sens unique, des « rois » et de la « plèbe ». Et qui prennent ici, alors que le pays n’a jamais été aussi, quasi-unanime, dans la revendication, comme dans la colère, tout leur sens. Face à un président, à coup sûr pris de court, mais qui se dit résolu à ne rien « détricoter » de tout ce qui a été entrepris pendant ces dix-huit derniers mois, c'est-à-dire rien, en faveur de la majorité, et par ricochet, tout, en faveur de la minorité nantie, sous couvert de sauver, à l’emporte-pièces, l’économie du pays, en agissant d’une main ferme et « musclée », pour inverser le cours des choses, quitte à consentir quelques « sacrifices », qui seront essuyés, même s’il ne le précise pas, mais c’est comme si c’était fait, exclusivement par cette majorité silencieuse qui justement a pris la décision de sortir de son silence, en se manifestant « bruyamment » pour que sa voix multiple parvienne enfin, à se faire écouter, que faut-il comprendre ? Sinon que la situation en est devenue intenable, dans cette France, vers laquelle les regards du monde entier convergent aujourd’hui, parce qu’elle a été, jusque-là, longtemps garante, de la démocratie, et des droits humains, dans toutes leurs composantes autant que dans toutes les acceptions du terme, et qu’aujourd’hui ces droits justement, elle les bafoue. Douce France…