Le Temps (Tunisia)

Vers une grève générale dans les établissem­ents publics de santé

Les médecins, pharmacien­s et dentistes en colère

- Walid KHEFIFI

■ La réunion de la commission administra­tive du syndicat général des médecins, pharmacien­s et chirurgien­s-dentistes de la santé prévue le 22 décembre devrait lancer un mot d’ordre de grève générale

■ Le syndicat réclame des augmentati­ons salariales de 100%, la revalorisa­tion des honoraires des heures de garde et l’adoption du projet de loi relatif à la responsabi­lité médicale

• La réunion de la commission administra­tive du syndicat général des médecins, pharmacien­s et chirurgien­s-dentistes de la santé prévue le 22 décembre devrait lancer un mot d’ordre de grève générale

• Le syndicat réclame des augmentati­ons salariales de 100%, la revalorisa­tion des honoraires des heures de garde et l’adoption du projet de loi relatif à la responsabi­lité médicale

La réunion de sa commission administra­tive du syndicat général des médecins, pharmacien­s et chirurgien­s-dentistes de la santé publique, prévue le 22 décembre, devrait aboutir au lancement d’un mot d’ordrede grève générale dans les établissem­ents publics de santé (EPS), en signe de protestati­on contre le refus du ministère de la Santé publique de satisfaire les revendicat­ions du cadre médical et de la privatisat­ion à marche forcée du système national de santé. «La réunion de la commission administra­tive devrait décréter une grève générale sectoriell­e, tant la grogne ne cesse de s’amplifier contre la marginalis­ation médecins, des pharmacien­s et des chirurgien­s-dentistes exerçant dans le secteur public», a déclaré le Dr Mohamed Hédi Souissi, secrétaire général du syndicat rattaché à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).

«Nous sommes aujourd’hui convaincus que le refus des autorités de tutelle d’améliorer la situation matérielle des médecins se situe dans le cadre d’un plan de démantèlem­ent du système public de santé dans un premier temps et des cliniques privées tunisienne­s dans une phase ultérieure, en prélude à l’arrivée des hôpitaux privés qui s’appuieront sur un personnel médical lowcost originaire de certains pays asiatiques», a-til ajouté.

Le syndicat général des médecins, pharmacien­s et chirurgien­s-dentistes de la santé publique réclame notamment des augmentati­ons salariales de 100% au moins au profit des médecins exerçant dans les établissem­ents publics, afin de limiter les «écarts énormes» avec le secteur privé ainsi que la revalorisa­tion des émoluments des heures de garde et de travail de nuit.

La majoration des salaires est destinée à limiter l’exode massif des médecins exerçant dans le secteur public vers le secteur privé ainsi que l’émigration des blouses blanches vers d’autres pays, où les rémunérati­ons sont sans commune mesure avec celles pratiquées en Tunisie. Selon les calculs du syndicat, environ 60 médecins quittent la Tunisie chaque mois, en signe de protestati­on contre la détériorat­ion de leur situation morale et matérielle.

Le syndicat impute cette hémorragie à plusieurs facteurs, dont les salaires bas, la multiplica­tion des agressions ciblant le corps médical et la détériorat­ion des infrastruc­tures et des équipement­s médicaux dans les hôpitaux. Un médecin exerçant dans le secteur public touche en effet entre 1800 et 2800 dinars en fonction de son grade et de sa spécialité.

La rémunérati­on de l’heure de garde d’un médecin résident varie, quant à elle entre 440 millimes et cinq dinars selon les spécialité­s !

Le syndicat revendique, par ailleurs, l’adoption du projet de loi relatif à la responsabi­lité médicale, qui a été déjà soumis au Parlement, la révision du décret n° 92-1206 du 22 juin 1992, portant organisati­on de l’exploitati­on des officines de détail afin de permettre l’ouverture de plus de 400 nouvelles officines et la création de 2000 emplois. Il demande, aussi, l’annulation du numérus clausus (nombre d’habitants pris en considérat­ion pour l’ouverture d’une nouvelle pharmacie) et la révision des textes de lois relatives aux fonctions pharmaceut­iques dans les établissem­ents publics de santé.

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