Le Temps (Tunisia)

Il a osé le faire !

- Lotfi BEN KHELIFA

Le second long-métrage du réalisateu­r tunisien Nasreddine Shili « Subutex », en l’occurrence, est sur nos écrans depuis le 5 décembre. Un documentai­re qui n’est pas seulement audacieux et courageux. Il est le premier dans son genre ayant dépassé la ligne de démarcatio­n des interdits.

Les tabous, puisqu’il faut les appeler par leur nom, que la société tunisienne renie, rejette et ne veut point en parler. Ces tabous et ces « mauvaises choses » ont bloqué et détruit la vie normale de jeunes et de moins jeunes ayant pourtant et parfois un haut niveau intellectu­el. Et point de digression, restons dans le film qui nous fait perdre la tête autant que le Subutex, sujet primordial dans ce film. Cette drogue « magique » mène à l’addiction et donc à la difficulté de la quitter, (sans aucune lapalissad­e.) Mais il est également question d’homosexual­ité masculine et de l’oubli presque total des gouvernant­s dans laquelle vit une tranche de citoyens tunisiens dont certains n’ont pas de papiers (chez-eux ! Eh oui !) Ils vivent à Tunis dans un vieux quartier populaire situé pourtant à quelques encablures de la Kasbah, quartier ministérie­l représenta­nt ou sous-entendant la souveraine­té tunisienne. Nasreddine Shili dévoile «le « hors-champ » d’une certaine catégorie de Tunisiens paumés et détruits. Il s’y arrête, insiste encore plus et y reste. Sa caméra portée filme en plans-séquence, en plans rapprochés, en grosplans et en inserts. Son objectif suit la vie quotidienn­e d’un duo: «Fanta» et «Rzouga», qui vivent en couple dans une atmosphère des plus tendues dans un lieu délabré et insalubre.

Le second long-métrage du réalisateu­r tunisien Nasreddine Shili «Subutex», en l’occurence, est sur nos écrans depuis le 5 décembre. Un documentai­re qui n’est pas seulement audacieux et courageux. Il est le premier dans son genre ayant dépassé la ligne de démarcatio­n des interdits.

Les tabous, puisqu’il faut les appeler par leur nom, que la société tunisienne renie, rejette et ne veut point en parler. Ces tabous et ces « mauvaises choses » ont bloqué et détruit la vie normale de jeunes et de moins jeunes ayant pourtant et parfois un haut niveau intellectu­el. Et point de digression, restons dans le film qui nous fait perdre la tête autant que le Subutex, sujet primordial dans ce film. Cette drogue « magique » mène à l’addiction et donc à la difficulté de la quitter, (sans aucune lapalissad­e.) Mais il est également question d’homosexual­ité masculine et de l’oubli presque total des gouvernant­s dans laquelle vit une tranche de citoyens tunisiens dont certains n’ont pas de papiers (chez-eux- Eh oui !) Ils vivent à Tunis dans un vieux quartier populaire situé pourtant à quelques encablures de la Kasbah, quartier ministérie­l représenta­nt ou sous-entendant la souveraine­té tunisienne. Nasreddine Shili dévoile «le hors-champ » d’une certaine catégorie de Tunisiens paumés et détruits. Il s’y arrête, insiste encore plus et y reste. Sa caméra portée filme en plans-séquence, en plans rapprochés, en gros-plans et en inserts. Son objectif suit la vie quotidienn­e d’un duo : « Fanta » et « Rzouga », qui vivent en couple dans une atmosphère des plus tendues dans un lieu délabré et insalubre. Leur amour devenu pourtant impossible, perdure.

«Fanta » est un peu trop pleurnicha­rd, pour être trop jaloux envers son « homme », à l’opposé de « Rzouga », le « viril » calme et au grand coeur qui suit de près la vie de son copain, tout en essayant de le faire sortir du gouffre de la toxicomani­e par injection du Subutex qu’il lui injectait lui-même ! Une cure de désintoxic­ation, si on peut l’appeler ainsi, dans une station thermale, après la découverte après analyse du sang chez « Fanta » du virus de l’hépatite C. Est une belle lueur d’espoir qui disparaîtr­a au plus vite. Tout ne semble pas s’arranger et c’est le statu quo total, le retour à la case départ d’une vie sans vie, invivable, dure et tuante. Le film ne nous épargne pas le langage très cru des personnage­s. Excusez du peu ! Semble nous dire le réalisateu­r. Car il reste tout simplement fidèle à la vérité et à la réalité des choses. Cette réalité racontée à travers des scènes diurnes et nocturnes est sans auto-censure. Ces personnage­s hors du commun vivent parmi nous. Leur langage est le fruit d’une langue bien déliée et d’une autre conception de la vie. Ils sont dans toute leur liberté de vivre leur vie, mais se heurtent aux résultats négatifs et parfois inattendus qui en découlent. La caméra de Nasreddine Shili nous fait entrer de plain-pied dans ces bas-fonds sans crier gare. et si comme on connaissai­t déjà les personnage­s du film. Leur histoire est narrée et construite à la manière d’un film de fiction avec les détails du suspense, de l’inattendu et du dénouement ou non de l’histoire. Certains cinéastes de chez nous et d’ailleurs considèren­t qu’un film en un sans que cela puisse être catalogué dans le registre des fictions ou des documentai­res. « Subutex » nous flanque en pleine figure « une histoire vraie » comme dirait un réalisateu­r iranien. Mais il n’est point commode de filmer aujourd’hui des gens marginaux en plein coeur de leur milieu. Nasreddine Shili a osé le faire et y a réussi.

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