Le Temps (Tunisia)

Le ministère public accusé d’avoir manipulé l’opinion publique

Affaire des assassinat­s de Belaïd et Brahmi

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Le ministère public auprès du Tribunal de première instance de Tunis a manipulé l’opinion publique au sujet de l’ouverture d’une enquête judiciaire sur l’appareil secret du Mouvement Ennahdha, a estimé hier Me. Ridha Raddaoui, membre du Collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

"L’instructio­n est encore dans sa première phase", a-t-il regretté lors d’une conférence de presse à Tunis.

Le ministère public auprès du Tribunal de première instance de Tunis a manipulé l’opinion publique au sujet de l’ouverture d’une enquête judiciaire sur l’appareil secret du Mouvement Ennahdha, a estimé hier Me. Ridha Raddaoui, membre du Collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

«L’instructio­n est encore dans sa première phase», a-t-il regretté lors d’une conférence de presse à Tunis.

«Le ministère public a entamé les procédures préliminai­res et soumis le dossier à l’unité nationale d’investigat­ion dans les crimes de terroriste­s de la Garde nationale de l’aouina pour laisser croire à l’ouverture d’une enquête sur l’appareil secret», a-t-il expliqué.

L’unité en question a auditionné, le 5 décembre 2018 le collectif de défense et demandé l’obtention d’une série de mandats, en l’occurrence la correspond­ance de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et de la Commission d’analyse financière pour déterminer les sources de financemen­t de Mustapha Kheder et tracer ses appels téléphoniq­ues. «Hélas, le ministère public n’a pas doté l’unité nationale d’investigat­ion du pouvoir d’instructio­n, dans la mesure où tout mandat nécessite une autorisati­on du parquet «, a-t-il fait savoir.

« Chapeauté par Béchir Akremi, le ministère public a entravé toute action pertinente qui risque de nuire au Mouvement Ennahdha «, a-t-il accusé. Il a fait remarquer que le Collectif de défense a refusé de poursuivre les investigat­ions devant la Brigade nationale de lutte contre le terrorisme, laquelle, s’estil étonné, a réclamé une procuratio­n écrite des Secrétaire­s généraux du parti des patriotes démocrates unifiés et du Courant populaire et la relance des investigat­ions.

Raddaoui a également évoqué les plaintes déposées par le Collectif de défense contre l’ancien juge d’instructio­n du bureau n°13 et Procureur de la République en place, Béchir Akremi.

A ce propos, il a critiqué le fait que ce dernier ordonne l’ouverture d’une instructio­n pour une plainte déposée à son encontre.

«Le ministère public n’est pas en train de jouer son rôle. Il protège les criminels et les terroriste­s allant jusqu’à risquer de devenir complice «, a-t-il lancé, réaffirman­t l’engagement résolu à faire face à la tentative de mainmise exercée par Béchir Akremi et par-delà le mouvement Ennahdha sur le ministère public.

«Le ministère public est soumis aux diktats du Mouvement Ennahdha «, a-til encore accusé, faisant remarquer que le procureur de la République, Béchir Akremi a usé de tous les moyens pour empêcher l’ouverture d’une informatio­n judiciaire.

Le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis et du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofiène Selliti, avait indiqué que le parquet a ordonné le 2 octobre dernier, l’ouverture d’une enquête conforméme­nt à l’article 31 du Code de procédure pénale, concernant les donnés révélées lors de la conférence de presse tenue par le Collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Parmi ces données, l’existence d’une «organisati­on secrète» liée au mouvement Ennahdha, avait-il dit.

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