Accord à Rome sur l'accueil de migrants bloqués au large de Malte
Immigration
Les deux partis de la coalition gouvernementale italienne, la Ligue d'extrême droite et le Mouvement 5 Etoiles (M5S) anti-système, sont parvenus hier à se mettre d'accord sur l'accueil d'une dizaine des 49 migrants bloqués depuis plus de deux semaines au large de Malte.
Le chef de la Ligue Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre de l'intérieur, avait menacé mercredi de s'opposer à l'arrivée de ces migrants, acceptée pourtant par le dirigeant du M5S Luigi Di Maio et par le président du Conseil Giuseppe Conte.
Après de longues discussions dans la nuit, un accord a pu être conclu pour accueillir une dizaine de ces migrants.
"Je ne veux pas mettre à bas le gouvernement", a assuré hier matin Matteo Salvini, alors que le quotidien Corriere della Sera affirmait que certains responsables de la Ligue cherchaient à se séparer du M5S pour former une nouvelle coalition.
"Quand je m'engage, je vais jusqu'au bout... Nous avons un programme à réaliser, et nous n'en sommes qu'au tout début", a-t-il ajouté.
A l'approche des élections européennes de mai, les tensions sont de plus en plus palpables entre les deux partis au pouvoir, dont les électorats sont très différents.
En début de semaine, Matteo Salvini avait insisté pour que l'italie n'accueille pas un seul des 49 migrants bloqués au large de Malte à bord de deux navires affrétés par des ONG allemandes.
Il avait également accusé ses partenaires de l'union européenne de ne pas tenir leur promesse faite l'an dernier de recevoir plus de la moitié d'un groupe de 447 migrants qui avaient été autorisés en juillet dernier à débarquer en Sicile.
Jusqu'ici, seulement 129 de ces migrants ont été accueillis dans un autre pays européen - seule la France a respecté son engagement.
Malte a par ailleurs accusé jeudi Matteo Salvini de porter des accusations sans fondement lorsqu'il reproche au gouvernement de la Valette de ne pas remplir ses obligations sur l'accueil de migrants.
Salvini a répondu sur Twitter qu'il n'acceptait pas de "recevoir des leçons de Malte, qui pendant des années a fermé les yeux (sur l'afflux de migrants) et a laissé de petites embarcations se diriger vers l'italie".