Situation politique pourrie et escalade de la grogne sociale
F.S. avec TAP - On aurait aimé féliciter les Tunisiens pour les nouveaux acquis de la Révolution, en ce jour mémorable du 14 janvier, jour marquant la fuite de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, avec les acquis certains au niveau de la démocratie, de la liberté d'expression et de la participation de tous à la vie politique. Mais, et c'est là le hic, les progrès n'ont pas touché différents domaines vitaux, comme le développement, l'emploi, l'économie et, surtout, le couffin de la ménagère. Huit ans après la libération du pays du joug de la dictature, tous les indicateurs sont au rouge, et, ici, il n'est pas possible de nous taxer de pessimistes, parce que tous les indicateurs le prouvent. Pire, encore, l'endettement du pays a conduit à une situation financière des plus catastrophiques, n'en déplaise au ministre du Développement, de l'investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari qu'on à le droit d'accuser de laxisme dans la conduite de son département.
F.S. avec TAP - On aurait aimé féliciter les Tunisiens pour les nouveaux acquis de la Révolution, en ce jour mémorable du 14 janvier, jour marquant la fuite de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, avec les acquis certains au niveau de la démocratie, de la liberté d’expression et de la participation de tous à la vie politique. Mais, et c’est là le hic, les progrès n’ont pas touché différents domaines vitaux, comme le développement, l’emploi, l’économie et, surtout, le couffin de la ménagère.
Huit ans après la libération du pays du joug de la dictature, tous les indicateurs sont au rouge, et, ici, il n’est pas possible de nous taxer de pessimistes, parce que tous les indicateurs le prouvent. Pire, encore, l’endettement du pays a conduit à une situation financière des plus catastrophiques, n’en déplaise au ministre du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari qu’on à le droit d’accuser de laxisme dans la conduite de son département.
Cette situation n’est pas aussi florissante, avec des pénuries à la pelle, parce que les responsables concernés n’ont pas su gérer les dossiers brûlants de la manière la plus efficace. Les secteurs de la santé et de l’éducation battent de l’aile face à la montée de la contestation, pour le second, et l’insouciance des responsables, pour le premier, avec de nombreux médicaments même pour les maladies chroniques qui manquent dans les pharmacies et un cadre médical du secteur public amoindri et qui souffre le martyre pour accomplir convenablement son travail.
Dégradation du pouvoir d’achat du citoyen
L’enseignement primaire, secondaire et supérieur n’est plus ce qu’il était et élèves et écoliers sont obligés d’attendre le bonvouloir d’un certain nombre d’enseignants qui veulent instaurer leur diktat qu’ils savent pourtant néfaste et qui entrave la pérennité d’un système qui a donné, toujours, de bons résultats, au niveau des compétences, et ce malgré certains errements de la période de gouvernance de l’ancien dictateur en fuite.
Concernant l’autosuffisance alimentaire et le pouvoir d’achat du citoyen, on ne peut pas faire pire quoi que dise le ministre de l’agriculture, des Ressources hydrauliques et la Pêche, Samir Taieb. Le lait a manqué longtemps à l’appel, parce que le chef de ce département n’a pas su régler ce dossier… Il a eu recours à l’importation de « petites quantités de régulation », une solution qui a totalement échoué. Et, aujourd’hui, le citoyen est obligé de payer souvent son lait à au moins 1,750 DT, au lieu de 1,120 DT, par la grâce de ce ministre.
C’est le cas, aussi, avec le beurre, les viandes rouges et blanches, les oeufs et d’autres denrées, encore, dont les prix ont augmenté de plus de 50% en un an. Entretemps, légumes et fruits ont atteint des prix astronomiques sans qu’aucune des mesures prises ait une quelconque efficacité et c’est du droit du citoyen de se demander si ces manoeuvres sont, vraiment voulues pour le lessiver et vider son portefeuille.
La classe moyenne qui faisait la fierté de la Tunisie a, pratiquement, disparu et nous sommes dans un état d’un peuple d’assistés
où la pauvreté augmente d’une manière ahurissante.
Situation politique catastrophique
Certes, pour ne pas être trop pessimiste, on aurait aimé énumérer les acquis de cette révolution qui n’en est pas une et qui nous a pourvu d’une gangrène maléfique, appelée le mouvement islamiste Ennahdha qui demeure, qu’il veuille ou non qu’on le dise, une branche des plus solide du mouvement des Frères musulmans. Conséquence, la situation politique est des plus envenimées, avec une course sans fin vers l’inconnu.
Les Tunisiens s’apprêtent à célébrer le 8e anniversaire de la révolution dans un contexte de vifs désaccords politiques. La crise qui a récemment refait surface dans l’unique pays rescapé du printemps arabe est bien palpable.
Le président Béji Caïd Essebsi a annoncé la fin d'une alliance-clé, mais contre-nature, avec la formation politique d’ennahdha, mais cette décision ne marque pas le retour à une bipolarisation risquée, à quelques mois des échéances électorales majeures, selon des experts.
"Nous avons décidé de nous séparer, à la demande d'ennahdha", avait déclaré le président lors d'un entretien diffusé, le 24 septembre 2018, sur la chaîne privée El Hiwar Ettounsi.
Après le discours présidentiel, Ennahdha, qui craint de se retrouver isolée sur la scène nationale et internationale, a, d'ailleurs, rapidement assuré qu'elle restait "favorable au consensus".
"La gestion de la transition démocratique ne peut être résolue que par le dialogue", a déclaré son porte-parole, Imed Khémiri.
Selon plusieurs acteurs politiques, la fin de cette alliance a eu un impact négatif sur le processus de la transition démocratique. Mais le professeur de droit constitutionnel Sadok Belaid n’est pas du même avis car, selon lui, cette alliance est " antidémocratique " dans la mesure où elle n’est pas fondée sur des critères clairs et bien définis.
"Le pays a retrouvé son souffle après la fin de cette alliance", a souligné le professeur, jugeant "insuffisantes", la liberté d’expression et l’organisation d’élections libres et transparentes pour édifier une démocratie pérenne.
Autre problème évoqué par l’universitaire et qui selon lui a provoqué une crise politique permanente est le régime parlementaire tunisien.
Régime politique " controversé "
La Constitution de 2014 a instauré un régime ni parfaitement présidentiel, ni complètement parlementaire ce qui a suscité une polémique sur les prérogatives des institutions qui incarnent le pouvoir exécutif.
De l’avis de l’expert Hedi Ben Jaballah, le régime politique en place a failli à tous les niveaux. Il a favorisé l’éparpillement des efforts de l’etat et bloqué toute tentative de résoudre les problèmes sans pour autant déterminer les responsabilités. L’expert s’est également interrogé sur les prérogatives du président de la République et du chef du gouvernement alors que tout le payé est totalement " paralysé ", selon ses dires.
Salsabil Kélibi, professeur de droit constitutionnel a, pour sa part, déploré les lacunes du système politique actuel, l’accusant d’être à l’origine des blocages. " Le système politique issu de la Constitution actuelle souffre de plusieurs lacunes ". C’est un système qui paralyse pratiquement l’action de l’exécutif.
Le pays vient de traverser des épisodes d’instabilité gouvernementale, témoignant d’un dysfonctionnement constitutionnel en l'absence de Cour Constitutionnelle chargée de trancher les conflits, a-t-elle affirmé.
Les parties politiques sont-ils à l’origine de la crise ?
Depuis 2011, les partis politiques se sont multipliés en Tunisie, avec des alliances aux contours parfois difficiles à cerner. Quelque 200 partis ont obtenu leur visa légal.
La plupart d’entre eux ne sont pas actifs sur la scène politique comme ils ne respectent pas les dispositions de la loi portant organisation des partis, selon le dernier rapport de la Cour des comptes.
D’après Salsabil Klibi, les partis politiques sont bien derrière le blocage constaté dans le processus de transition démocratique. " La plupart des partis ne sont pas démocrates ce qui a exacerbé la crise politique entre le pouvoir exécutif à deux têtes ", a-t-elle poursuivi.
Les instances constitutionnelles peinent à voir le jour
Alors que la Tunisie s’apprête à vivre, cette année, des élections présidentielle et législatives, dans un contexte politique parfois " hostile ", le pays peine à parachever la mise en place de ses instances indépendantes, prévues par la Loi fondamentale, dont la Cour constitutionnelle.
De l’avis des observateurs, la lenteur dans la mise en place des instances indépendantes et de la Cour Constitutionnellehuit ans après la révolution de 2011- risque de mettre en péril le processus de transition démocratique engagé dans le pays.
Le législateur enfreint la loi
Outre l’instance électorale dont sa crise fait peser le risque d’un report des scrutins législatif et présidentiel prévus en automne 2019, le parlement devrait accélérer la mise en place de l’instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, l’instance des Droits de l’homme, l’instance du développement durable et des droits des générations futures et l’instance de la communication audiovisuelle.
Avec cette nouvelle année charnière, le Tunisien verra-t-il la situation se décanter, pour permettre d’aller de l’avant et de régler certains rouages ? C’est l’espoir émis par tous et ce sont les électeurs qui vont décider du tournant que va prendre la vie des Tunisiens, en allant en masse aux urnes pour choisir leurs représentants, tout en tirant les leçons des erreurs de ces huit ans d’errements.