La Gauche s’embourbe dans ses clichés étriqués
Une participation peu productive à la vie publique
La Gauche tunisienne ne semble pas avoir assimilé les moyens qui sont mis à sa disposition, par le système démocratique, pour prendre option, défendre les intérêts du pays et se montrer comme un véritable défenseur des droits des classes défavorisées, comme elle veut faire illusion de l’être. Pourtant, elle peut se prévaloir d’autres arguments pour se placer en pole-position et montrer qu’elle a retenu les leçons des partis de gauche étrangers qui ont, dans leur ensemble, rectifier le tir, pour se replacer dans le paysage politique.
La Gauche tunisienne ne semble pas avoir assimilé les moyens qui sont mis à sa disposition, par le système démocratique, pour prendre option, défendre les intérêts du pays et se montrer comme un véritable défenseur des droits des classes défavorisées, comme elle veut faire illusion de l’être. Pourtant, elle peut se prévaloir d’autres arguments pour se placer en pole-position et montrer qu’elle a retenu les leçons des partis de gauche étrangers qui ont, dans leur ensemble, rectifier le tir, pour se replacer dans le paysage politique.
Malgré ses atouts, la Gauche tunisienne qui réunit environ 14 partis politiques se morfond dans ses slogans creux et ses déclarations fracassantes, mais vide de sens, pour montrer son désaccord envers les agissements de la classe politique, dans le pays, comme elle vient de le faire, dimanche, avec la création d’un mouvement politique, en l’occurrence « Tahya Tounès » (Vive la Tunisie) à qui, semble-til et ce n’est pas encore officiel, au président du gouvernement, Youssef Chahed. Le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouheir Maghzaoui a critiqué "l'utilisation par le chef du gouvernement, des moyens de l'etat dans la création d'un mouvement pour rivaliser les autres partis politiques lors des élections de 2019".
Il a estimé que Chahed aurait mieux fait de démissionner pour se consacrer à la formation de son parti politique.
Dans une déclaration de presse dimanche, lors d'un meeting du parti à Kairouan, Maghzaoui a fait observer que tous les indicateurs montrent que depuis deux ans, le chef du gouvernement n'a accompli aucune réalisation concrète pour se proposer aujourd'hui comme alternative.
"Chahed a le droit de créer un parti, mais sans exploiter les ressources de l'etat pour chercher à recouvrer une légitimité perdue".
Maghzaoui estime que jamais la Tunisie n'a connu une crise aussi grave, marquée la pénurie des produits alimentaires de base, l'augmentation du taux de chômage et une inflation chiffrée à 8 pc, en plus de l'exécution de deux grèves générale.
Le SG d'echaâb a cité, également, la crise de l'enseignement et la vague des mouvements sociaux dans les régions. Autant d'indicateurs qui prouvent que le système politique de 2014 a échoué.
Il a tenu le président de la République et le chef du gouvernement pour responsables de la détérioration de la situation économique
et politique dans le pays, déplorant la crise politique qui perdure depuis près de huit mois ainsi que les questions sécuritaires restées en suspens. Maghzaoui a appelé les Tunisiens à participer massivement aux prochaines élections pour choisir leurs représentants sur la base de programmes clairs capables de sauver le pays, plutôt que moyennant l'achat des voix et l'argent politique à l'instar de ce qui s'est passé lors des précédentes élections de 2011 et 2014.
Par ailleurs, le secrétaire général du mouvement Al Chaab a insisté sur le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Il a estimé que depuis huit ans, ce pays a été victime d'un "grand complot" et qu'il est parvenu à résister face aux groupes terroristes.
Il n’est pas séant d’anticiper et d’accuser, sans attendre l’annonce officielle de ces développements. Toutefois, la Gauche aurait pu s’intéresser à ce qui est plus important, en utilisant les moyens qui sont mis à sa disposition par un régime démocratique auquel elle a adhéré, en acceptant de siéger à l’assemblée des représentants du peuple (ARP), avec sa quinzaine de députés.
Elle aurait pu avoir recours à la justice (D’ailleurs, l’association des jeunes avocats compte le faire, comme elle l’a annoncé dans un communiqué), pour dénoncer la dénomination de ce parti politique. Elle aurait pu faire de même si elle dispose de preuves à propos "l’exploitation, par Youssef Chahed, des ressources de l'etat pour chercher à recouvrer une légitimité perdue", ce qui est une grave accusation à même de permettre de le juger pour corruption et de mauvaise gestion. Malheureusement, la Gauche cherche, simplement, à faire impression et user d’un populisme désuet et éculé qui ne risque pas de tromper, aujourd’hui, outre mesure.