Les dessous de l’attaque de l’hôtel de Sousse
Crimes terroristes
Après avoir consacré la semaine dernière une première audience à l’affaire de l’attentat terroriste contre le musée national du Bardo en mars 2016, la chambre criminelle chargée de juger les crimes terroristes au tribunal de première instance de Tunis, a entamé, mardi 29 janvier, le procès des accusés dans l’attaque terroriste ayant ciblé en juillet 2015, c’est à dire la même année, l’hôtel touristique l’impérial Marhaba, au port Al Kantaoui, à Sousse.
Après avoir consacré la semaine dernière une première audience à l’affaire de l’attentat terroriste contre le musée national du Bardo en mars 2016, la chambre criminelle chargée de juger les crimes terroristes au tribunal de première instance de Tunis, a entamé, mardi 29 janvier, le procès des accusés dans l’attaque terroriste ayant ciblé en juillet 2015, c’est à dire la même année, l’hôtel touristique l’impérial Marhaba, au port Al Kantaoui, à Sousse. Au cours de cette attaque particulièrement meurtrière avec des engins explosifs et des fusils d’assaut de type kalachnikov, 40 touristes de diverses nationalités avaient trouvé la mort, outre 39 blessés tandis que son auteur, le terroriste Seifeddine Rezgui, avait été liquidé au cours de l’échange de tirs d’armes à feu avec les forces de l’ordre.
La grande partie des accusés comparus en état d’arrestation, au nombre de 13, sont impliqués également dans l’attaque du musée du Bardo et avaient été entendus par la chambre lors de l’examen de l’affaire relative à cette opération, la semaine dernière. Le cerveau des deux opérations, notamment, est le même, savoir le terroriste Chamseddine Sendi, en fuite. Ils habitaient aussi pour leur majorité les mêmes cités voisines dans la périphérie de la capitale Tunis, en l’occurrence la cité El Intilaka, la cité Ettadhamen et la cité de Douar Hicheur. Mais, s’agissant de l’attaque de l’hôtel touristique de Sousse, l’accusé Mahmoud Kchouri qui avait joué un rôle principal dans la préparation de l’attaque du musée du Bardo, a avoué qu’après l’opération, Chamseddine Sendi l’avait contacté et lui a confessé qu’il était le cerveau et le planificateur de cette attaque parallèlement à celle du musée du Bardo.
Le terroriste danseur
De son côté, l’accusé Bilal Béjaoui a confirmé que l’auteur de l’opération Seifeddine Rezgui connaissait le monde du tourisme et qu’il était membre d’un club de danse, mais ne montrait pas trop de rigorisme religieux. L’accusé Wassim Sassi, doctorant en technologie des communications et enseignant dans un établissement supérieur, a apporté davantage de précisions, signalant qu’il avait connu Chamseddine Sendi en 2012 à la mosquée Al Ghofrane, à la cité El Intilaka et que ce dernier s’était chargé de l’initier aux sciences religieuses dans un institut religieux sis à Sidi Daoud, dans la banlieue nord de Tunis. Il a indiqué que les sermons de vendredi dans ladite mosquée exhortaient les jeunes à aller combattre en Syrie dans les rangs des groupes armés prônant l’idéologie religieuse radicale et le combat sacré ou Jihad contre les mécréants selon leurs points de vue. Il a ajouté que tout cela l’avait influencé et décidé à aller combattre en Syrie, mais qu’auparavant, il suivit des entrainements en Libye sous un individu surnommé Aissa pour les exercices physiques et sous un autre individu surnommé Salem pour le maniement des armes. Quant à lui, on lui avait attribué le surnom de Brahim.
Il a ajouté que les terroristes responsables de ces activités d’endoctrinement et d’embrigadement tenaient en otage tous ceux qu’ils parvenaient à recruter en les menaçant de représailles sur les membres de leurs familles s’ils tentaient de s’enfuir.
Il a dit qu’ils lui avaient montré les photos de sa soeur et autres membres de sa famille ainsi que leur maison à Tunis.
Il a signalé qu’après avoir terminé les entrainements en Libye, il avait été ramené à Tunis par ces terroristes qui lui avaient demandé d’attendre son tour pour commettre des attentats terroristes. Dans ce but, ils lui ont demandé de photographier des installations appartenant à des entreprises opérant dans le secteur de l’énergie relevant du ministère de l’industrie et de l’énergie. L’affaire a été reportée au 5 février, pour l'audition des plaidoiries.