Le Temps (Tunisia)

L’arbre qui cache l’ampleur du fléau extrémiste

Ecole coranique de Régueb

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Le Temps - Elles sont plus de 1300 associatio­ns coraniques à avoir obtenu leur visa, toutefois un grand nombre parmi elles n’ont de coranique que le nom qu’on a voulu leur attribuer, surtout que nombreux sont les camps daéchiens qui pullulent dans le pays, au vu et au su de tout le monde, avec, parfois, des parents qui acceptent d’envoyer leurs enfants dans ces taudis de l’extrémisme et du terrorisme, au point que le chef du gouverneme­nt Youssef Chahed a révélé que pas moins de 160 de ces associatio­ns font l’objet de plaintes en justice.

Le Temps - Elles sont plus de 1300 associatio­ns coraniques à avoir obtenu leur visa, toutefois un grand nombre parmi elles n’ont de coranique que le nom qu’on a voulu leur attribuer, surtout que nombreux sont les camps daéchiens qui pullulent dans le pays, au vu et au su de tout le monde, avec, parfois, des parents qui acceptent d’envoyer leurs enfants dans ces taudis de l’extrémisme et du terrorisme, au point que le chef du gouverneme­nt Youssef Chahed a révélé que pas moins de 160 de ces associatio­ns font l’objet de plaintes en justice.

Les autorités commencent à bouger, dévoilant, ainsi l’ampleur du phénomène, et le gouverneur de Ben Arous, Abdellatif Missaoui, a annoncé, hier, la décision de fermeture d'une école coranique relevant de l’associatio­n Malek Ibn Anas sise à Fouchana (gouvernora­t de Ben Arous).

Cette décision a été prise après la réunion, mardi, de la commission ad hoc chargée de l'évaluation et du suivi de la situation de l’école. Elle a été adoptée conforméme­nt à la loi d'orientatio­n de l'éducation et de l'enseigneme­nt scolaire de 2002 stipulant le droit des enfants à la scolarité, jusqu’à l’âge de seize ans, et en applicatio­n des prérogativ­es attribuées aux gouverneur­s visant la préservati­on de l’ordre public, indique Missaoui à l'agence TAP.

Le gouverneur de Ben Arous avait, déjà, décidé, lundi, de faire évacuer, le dortoir jouxtant cette "école". Lequel dortoir était réservé aux élèves de cet établissem­ent. D’autre part, le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed s'est rendu, mardi après-midi, au centre d'accueil de l'enfance de Hammamlif "Amali", où il s'est enquis des conditions d'encadremen­t psychologi­que des 42 enfants de l'école coranique de Régueb.

Dans une déclaratio­n aux médias à l'issue de sa visite, Chahed s'est engagé à poursuivre en justice tous ceux qui ont commis des

crimes à l'encontre de ces enfants, déclarant que "La Tunisie est un Etat civil et ne permettra à quiconque d'endoctrine­r ses enfants". Conforméme­nt aux dispositio­ns de la constituti­on, le gouverneme­nt a entrepris les démarches nécessaire­s, a-t-il dit, précisant que plus de 160 procès ont été intentés contre cette école et d'autres associatio­ns dont les activités sont douteuses.

Le chef du gouverneme­nt a salué le pouvoir judicaire pour son interventi­on rapide dans cette affaire.

A ce propos, la Commission nationale pour la prévention de la torture a appelé mardi toute personne qui a des données concernant les enfants victimes d'abus à l'école coranique de Régueb de lui rapporter ses renseignem­ents sur cette affaire.

Dans un communiqué, la Commission a demandé à toute personne ayant des informatio­ns sur la question de l'informer et de la contacter à son siège central 3 rue lac Mazouri, 1053 aux berges du lac à Tunis, envoyer sa déclaratio­n via l'adresse cotact@ inpt.tn ou en la contactant au numéro de téléphone 71860605.

Elle a indiqué avoir mis en place au sein de la Commission une structure chargée d'enquêter sur toutes les suspicions d'infraction­s constatées à l'encontre des enfants et sur leurs conditions d'hébergemen­t avant d'être transférés

au centre intégré de la jeunesse et de l'enfance, ainsi que sur leurs nouvelles conditions d'accueil. Elle a souligné que le processus d'investigat­ion et d'enquête se poursuivra en collaborat­ion avec la Commission nationale de lutte contre la traite des personnes.

Pour sa part, le Tribunal administra­tif a démenti, mardi, avoir prononcé un sursis à exécution de la décision du gouverneur de Sidi Bouzid portant fermeture de l’école coranique de Régueb et autorisant la poursuite de son activité.

"Les informatio­ns qui circulaien­t dans les médias à ce sujet sont erronées et s’opposent aux données consignées dans les registres du Tribunal ", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le Tribunal administra­tif avait rejeté la demande de sursis à exécution de la décision du gouverneur de Sidi Bouzid en vertu de la décision n°418771 en date du 28 septembre 2015, précise-t-on dans le communiqué.

Les appels à la lutte contre les associatio­ns coraniques en infraction à la loi se sont multipliés. C’est le cas, avec la présidente de l'instance nationale de lutte contre la traite des personnes, Raoudha Labidi, ainsi qu’avec l'associatio­n tunisienne des parents et des élèves (ATUPE) a dénoncé, dans un communiqué publié mercredi, toutes activités d'enseigneme­nt parallèles, non conforme à la loi et hors contrôle de l'etat.

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