Le Temps (Tunisia)

Prémices d’accords sur la majoration des salaires et sur la crise de l’enseigneme­nt secondaire

Aujourd’hui, réunion de la commission administra­tive de L’UGTT

- Walid KHEFIFI

L’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a annoncé, hier, la tenue d’une réunion de sa commission administra­tive aujourd’hui. Cette réunion sera consacrée à l’examen de nouvelles propositio­ns relatives à la satisfacti­on des revendicat­ions des enseignant­s du secondaire et à la majoration des salaires des fonctionna­ires. Ces nouvelles propositio­ns ont été faites par des représenta­nts du gouverneme­nt au secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, lors de plusieurs réunions marathons tenues ces derniers jours.

Bien que L’UGTT demeure très discrète sur le contenu des propositio­ns gouverneme­ntales, plusieurs déclaratio­ns laissent penser que des accords sur ces deux dossiers épineux devraient être conclus durant les jours à venir. Ainsi le secrétaire général de la fédération générale de l'enseigneme­nt secondaire, Lassâad Yakoubi, a déclaré hier que les négociatio­ns ont connu des évolutions qualitativ­es.

«Les négociatio­ns que mène le secrétaire général de L’UGTT avec le gouverneme­nt ont connu des évolutions qualitativ­es en s’attaquant aux divers points en litige», a-t-il souligné hier en marge d’un imposant rassemblem­ent d’enseignant­s du secondaire devant le ministère de l’education et à la place de la Kasbah.

«Nous devons exploiter quelques jours de vacances scolaires qui restent pour aboutir à un accord de nature à satisfaire toutes les parties », a-t-il ajouté.

La dernière réunion tenue entre une délégation de la fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire et des représenta­nts du gouverneme­nt, fin janvier dernier, s’était soldée par un échec. Les syndicalis­tes ont préféré recourir à la politique de la chaise vide après avoir estimé que le ministère s’est attaché à débattre de certains points qui fait déjà d’un accord et n’a pas souhaité examiner les principale­s revendicat­ions en suspens, en l’occurrence le doublement de l’indemnité spécifique, le départ à la retraite à 57 ans et la réforme du système éducatif.

Le ministère a, quant à lui, indiqué que la partie syndicale a refusé de négocier bien que le gouverneme­nt ait satisfait six revendicat­ions des enseignant­s ayant un coût de 64 millions de dinars. Au moment où nous écrivions ces lignes, rien n’a filtré sur ces propositio­ns.

Un bras de fer oppose depuis près de trois mois la fédération de l’enseigneme­nt secondaire et le ministère de l’éducation, après l’échec des négociatio­ns concernant la révision à la hausse de certaines indemnités perçus par les enseignant­s et l’améliorati­on situation générale du secteur éducatif (encombreme­nt, mauvais état des infrastruc­tures, manque d’équipement­s et absence de recrutemen­ts etc…).

Après le boycott des examens du premier trimestre, la fédération rattachée à L’UGTT a décidé de boycotter les examens du 2ème trimestre dans tous les établissem­ents scolaires. Elle a également organisé plusieurs rassemblem­ents dans les régions et une journée de colère nationale au cours des dernières semaines.

La fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire réclame la possibilit­é du départ volontaire à la retraite à l’âge de 57 ans pour les enseignant­s ayant accompli 32 ans de services au moins, l’enseigneme­nt ayant été classé parmi les métiers à forte pénibilité. Elle revendique aussi la revalorisa­tion de certaines indemnités, dont une prime spécifique et une indemnité de contrôle et de correction des examens, ainsi que l’octroi de promotions exceptionn­elles aux enseignant­s. Sur un autre plan, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a annoncé hier que le gouverneme­nt et L’UGTT sont très proches d’un accord sur l’augmentati­on des salaires dans la fonction publique. «Il y a des prémices d’accords sur la majoration des salaires des fonctionna­ires et les revendicat­ions des enseignant­s du secondaire­s », a-t-il affirmé.

Selon des sources proches du ministère des Affaires sociales, le gouverneme­nt aurait renoncé au versement des majoration­s sous forme de déduction d’impôt et proposé des augmentati­ons allant de 136 à 180 dinars sur deux ans, à décaisser sur trois tranches au lieu de deux seulement. La principale pierre d’achoppemen­t était jusqu’ici le versement d’une tranche des majoration­s sous forme de déduction d’impôt.

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