Le Temps (Tunisia)

Négociatio­ns à Amman pour un échange de prisonnier­s au Yémen

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Des négociatio­ns sur la crise yéménite se sont ouvertes à Amman, en Jordanie, en vue de parvenir à un échange de plusieurs milliers de prisonnier­s au Yémen. Cet échange de prisonnier­s entre l’armée gouverneme­ntale, soutenue par une coalition dirigée par l’arabie saoudite, et les forces houthies, proches de l’iran, se heurte au fait que le sort de nombreux combattant­s reste incertain.

Les nouvelles négociatio­ns à Amman se heurtent à plusieurs obstacles, et notamment le sort incertain de nombreux combattant­s dont les noms figurent sur ces listes. L’armée gouverneme­ntale et les forces houthies qui sont censées détenir ces 15 000 personnes ne savent pas forcément où tous ces individus se trouvent. Certains combattant­s sont morts, ont fui, ou ont disparu.

Dans ces conditions, il est facile pour un camp d’accuser l’autre de cacher des informatio­ns sur le sort des prisonnier­s et de lui reprocher sa mauvaise volonté. D’autant qu’il ne règne pas encore un climat de grande confiance entre le gouverneme­nt et les Houthis. Leur rapprochem­ent est tout récent et encore fragile : les premières véritables discussion­s ont eu lieu en Suède en décembre dernier.

Deuxième session de pourparler­s à Amman

Les deux camps négocient depuis plusieurs mois déjà sur cet échange de prisonnier­s. Les représenta­nts gouverneme­ntaux ont reçu la liste des noms que les Houthis voulaient faire libérer il y a « deux à trois mois ». C’est ce qu'a confié Ammar Hedj, l’un de ces négociateu­rs, côté gouverneme­ntal :

« Nous sommes en train de passer en revue quelques centaines de noms [de prisonnier­s]… pas des milliers. - Est-ce que cela veut dire que vous êtes déjà tombés d’accord sur des noms de prisonnier­s à libérer ?

- Oui…

- Beaucoup ?

- Plus d’un millier, des deux côtés. Les négociatio­ns avancent lentement mais elles avancent… »

Ramener la paix au Yémen

Les Nations unies et le Comité internatio­nal de la Croix-rouge espèrent que ces pourparler­s, à Amman, vont rapprocher les deux camps pour faciliter, à terme, la résolution de la crise yéménite. Martin Griffiths, l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, a dit que cette réunion de trois jours, à Amman, était un « indicateur » pour mesurer la capacité des deux camps « à progresser ensemble ».

En d’autres termes, si les négociatio­ns aboutissen­t sur la libération de nombreux prisonnier­s, alors, il sera plus facile d’avancer sur des questions plus épineuses comme celle du retrait des troupes du port stratégiqu­e de Hodeidah sur la mer Rouge et celle de l’ouverture de couloirs humanitair­es dans cette région du Yémen, deux dossiers délicats dans les négociatio­ns entre le gouverneme­nt yéménite et les forces houthies.

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