La FTH dévoile la réalité des recettes du tourisme
Appelant à la mise en place d’un compte satellite
Le tourisme tunisien reprend son souffle. Il ambitionne de réaliser 9 millions en 2019. La Fédération tunisienne d’hôtellerie a organisé un point de presse pour présenter le bilan de 2018. Le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Khaled Fakhfakh a souligné que cette conférence vise à analyser la conjoncture touristique, analyser les chiffres publiés cette semaine par L’ONTT et éclairer l’opinion publique sur la réalité du secteur notamment les chiffres présentés par l’office du tourisme
Le tourisme tunisien reprend son souffle. Il ambitionne de réaliser 9 millions en 2019. La Fédération tunisienne d’hôtellerie a organisé un point de presse pour présenter le bilan de 2018. Le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Khaled Fakhfakh a souligné que cette conférence vise à analyser la conjoncture touristique, analyser les chiffres publiés cette semaine par L’ONTT et éclairer l’opinion publique sur la réalité du secteur notamment les chiffres présentés par l’office du tourisme
La secrétaire générale de la FTH, Rym Ben Fadhel a indiqué que les indicateurs de 2018 sont globalement bons par rapport à 2017 sans pour autant atteindre ceux de 2010. Elle s’est félicitée de la croissance observée en 2018 par rapport à 2017, sur tous les plans. 8.299.137 de touristes ont visité la Tunisie en 2018 soit une progression de +18% par rapport à 2017 dont 4.308.680 maghrébins et 2.412.270 européens. Les nuitées passées dans les hôtels ont atteint 27.070.302 soit une progression de 23% dont16.820.674 européennes, 5.860.542 tunisiennes et 2.590.349 algériennes. La FTH a expliqué que 91% des visiteurs européens vont dans les hôtels, contrairement aux maghrébins (25% seulement), ou aux Tunisiens résidents à l’étrangers (4% seulement). L’OMT recommande d’adopter le CST depuis l’an 2000. Cela permet de mesurer le poids du secteur dans l’économie tunisienne (PIB, emploi, apport en devises…) Les revenus actuels
excluent ces recettes payées en dinar (tourisme local, maghrébin…) les dépenses des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) les revenus du tourisme médical, les revenus du transport aérien et maritime et les revenus de l’artisanat. Ceci est en contradiction avec les standards internationaux appliqués dans les autres destinations touristiques dans le monde. La FTH souligne que les recettes publiées par L’ONTT doivent être revalorisées et adaptées aux standards recommandés depuis l’an 2000 par L’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme). Ces standards, appelés CST (Compte Satellite du Tourisme) ajoutent aux recettes actuellement publiées : les revenus du tourisme local, les revenus des tunisiens résidents à l’étranger (actuellement comptabilisés en revenus du travail), les revenus du transport aérien lié au tourisme. Ce compte satellite du tourisme sert essentiellement à mesurer l’impact économique direct du tourisme et à informer sur
la situation et sur l’évolution de cette branche d’activité. En 2011, le tourisme représentait 13% du PIB. Cela donne une idée de l’importance du secteur touristique dans notre économie.
Des recettes sous-estimées !
Pour l’année 2018, les recettes touristiques ont été de l’ordre de 4093 millions de dinars, soit près de 1309 millions d’euros contre 3.522.500 euros en 2010. La FTH estime que même en euros, et malgré la baisse continue du cours du dinar, les recettes touristiques ont augmenté pour la première fois depuis 2010. Ceci est du essentiellement au retour des touristes européens. Les touristes maghrébins payent en dinars. Ils font entrer au pays 3.106 millions de dinars.
Mouna Ben Halima, secrétaire général adjointe de la FTH, a estimé que les statistiques présentées par L’ONTT ne reflètent pas la réalité du poids du tourisme dans l’économie nationale
et ne répondent pas aux standards de l’organisation mondiale du tourisme (OMT) en matière de calcul des recettes. Pour mesurer l'activité économique générée par le tourisme, la Tunisie ne dispose pas encore d'un cadre permettant de fournir des mesures crédibles des activités économiques reliées à ce secteur. Le tourisme, que l'on présente comme un moteur de croissance, représente actuellement 14% du PIB de la Tunisie. Les revenus touristiques en devises dévoilés par l’office national du tourisme tunisien (ONTT), ne représentent que les touristes générant des devises, soit 31% du total des visiteurs. Ils ne tiennent pas compte des dépenses des touristes maghrébins et ne répondent pas aux standards de l’organisation mondiale du tourisme (OMT) en matière de calcul des recettes. Le total des revenus devrait atteindre près de 7,2 milliards de dinars, si nous comptabilisons les revenus des maghrébins.
Les chiffres publiés sur le tourisme sont nettement sous-estimés et occultent une grande part des recettes que la FTH estime à 50%. Les hypothèses de base sont une dépense moyenne par nuitée hôtelière de 230 TND, comme pour les touristes européens, et une dépense moyenne par visiteur non hébergé à l’hôtel de 500 TND par séjour.
La FTH appelle à la mise en place et publication du CST compte satellite du tourisme afin de refléter la véritable place du secteur dans l’économie nationale. Les seules statistiques de l’hébergement et du transport aérien sont très insuffisantes pour mesurer le tourisme en tant qu’activité économique. La Tunisie devra valider un modèle de compte satellite du tourisme pour connaître la contribution exacte de ce secteur dans le PIB.