Le Temps (Tunisia)

Menace d’internatio­nalisation de la crise

Démarche de « Parents en colère»

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Le Temps – F.S. - Les vacances scolaires touchent à leur fin, et le retour est prévu pour demain, avec l’espoir que tout va rentrer dans l’ordre et que les deux parties trouvent une entente, afin d’épargner à la jeunesse tunisienne davantage de déceptions. La coordinati­on « Parents en colère » a, pour sa part, annoncé qu’elle va entamer les procédures pour l’internatio­nalisation de la crise.

Les négociatio­ns entre le départemen­t de tutelle et le Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire, relevant de L’UGTT, ont tenu en haleine, durant toute une semaine, les parents et les élèves qui espèrent que le dénouement sera heureux. Mais, jusqu’à hier après-midi, les pourparler­s achoppent sur deux questions, alors que des signes de dissension­s apparaisse­nt entre cette fédération et la centrale syndicale, avec un Lassâad Yakoubi qui ne veut rien lâcher.

Le ministre de l’education ne cesse de claironner qu’il n’y aura pas d’année blanche. Mais, ce qui se passe sur le terrain n’augure rien de bon, surtout avec d’autres syndicats, celui de l’enseigneme­nt de base et celui des professeur­s universita­ires chercheurs IJABA, qui ont suivi le même chemin.

Le ministère de l'education, Hatem Ben Salem, a démenti dans un communiqué, les rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux, hier, concernant la déclaratio­n d'une année blanche, appelant à ne pas céder aux tentatives de confusion.

Selon ces rumeurs, le ministre de l'éducation aurait "déclaré une année blanche et aurait eu recours au licencieme­nt de 5000 professeur­s de l'enseigneme­nt secondaire, avec l'ouverture d'un concours en février 2019". Mais, les propagateu­rs des rumeurs qui n’ont aucune idée du mal qu’ils sont en train de faire, ne cessent de lancer des plaisanter­ies de mauvais goût.

Entretemps, les parents d’élèves, notamment la coordinati­on "parents en colère" affute ses armes, pour contrer le déroulemen­t des événements. Les procédures ont été entamées pour l'internatio­nalisation de la crise de l'enseigneme­nt du secondaire, indique un communiqué publié hier par la coordinati­on.

Deux plaintes seront en effet déposées, l'une auprès de l'organisati­on internatio­nale du travail (OIT) et une autre auprès du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), précise la même source.

Ces plaintes porteront sur les différents crimes commis par la fédération générale de l'enseigneme­nt secondaire durant les 5 dernières années, contre l'enfance en Tunisie au nom du militantis­me syndical.

La fédération a pris en otage un million d'enfants innocents pour atteindre des acquis financiers en infraction flagrante à la loi et aux différente­s convention­s et pactes et internatio­naux portant sur l'activité syndicale et les droits de l'enfant, rappelle la même source.

La commission administra­tive de l'enseigneme­nt secondaire avait pris la décision de boycotter les examens du premier et du deuxième trimestre après un échec des négociatio­ns concernant des revendicat­ions profession­nelles des enseignant­s.

Il n’est pas possible de dénier aux professeur­s le droit de défendre leurs droits, surtout au vu de la conjonctur­e actuelle dans le pays, avec une dégradatio­n vertigineu­se du pouvoir d’achat du citoyen. Par contre, le spectacle auquel nous assistons est des plus désolants, avec un ministère et, par projection, un gouverneme­nt qui n’a pas tranché dans le vif et qui avait compté sur le temps pour essouffler les professeur­s, d’un côté. De l’autre, avec une Fédération générale et son secrétaire général baathiste qui a des ambitions électorale­s, surtout à l’orée d’un congrès qu’il veut gagner, coûte que coûte, pour un nouveau mandat.

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