Un refuge pour les artistes en exil
Poitiers
Poitiers (Vienne) inaugure ce samedi une résidence d’artistes. Une place y sera réservée à des auteurs menacés dans leur pays d’origine.
En rachetant La Mérigote, l’ancienne villa de l’écrivain et intellectuel Jean-richard Bloch, la Ville de Poitiers (Vienne) s’était engagée auprès de sa famille à y développer un projet culturel, créatif et vivant. C’est désormais chose faite avec l’inauguration, ce samedi, d’une résidence d’artistes dans cette villa perchée sur les hauteurs de la cité poitevine. Quatre artistes, logés et bénéficiaires d’une bourse, y travailleront librement lors de séjours de 6 mois à 2 ans. Poitiers a décidé d’élargir encore cette « fenêtre sur le monde » en rejoignant le réseau ICORN (International Cities of Refuge Network) formé de 72 villes comme New York, Mexico ou Barcelone. L’objectif ? Offrir une résidence à des artistes et journalistes fuyant la répression dans leur pays d’origine. Poète iranien de 29 ans accusé d’activisme politique par le régime des mollahs, Mohammad Bamm sera le premier à bénéficier de ce refuge, accompagné par sa femme et ses deux enfants.
« Je ne suis qu’un poète. Et je risque 15 ans de prison en Iran », résume-t-il en évoquant son arrestation, les multiples pressions et sa fuite. « Ce projet fédérateur se veut un espace de liberté pour ces artistes, explique Alain Cleys, le maire socialiste de Poitiers. En retour, ils pourront apporter toutes leurs richesses aux Poitevins. » Un projet, en somme, qu’aurait adoubé Jean-richard Bloch. Pacifiste engagé, ami fidèle d’andré Malraux, Louis Aragon, André Gide et tant d’autres, cet auteur et touche-à-tout a toujours ouvert La Mérigote à des exilés et militants antifascistes, allemands comme espagnols.