Le Temps (Tunisia)

Les juges de la CPI refusent d'ouvrir une enquête

Crimes contre l’humanité en Afghanista­n

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Les juges de la Cour pénale internatio­nale (CPI) ont rejeté hier à l’unanimité la demande du procureur d’ouvrir une enquête pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés en Afghanista­n. La Chambre préliminai­re II de la CPI estime en effet qu’»une enquête sur la situation en Afghanista­n à ce stade ne servirait pas les intérêts de la justice», précise le tribunal internatio­nal dans un communiqué. En novembre 2017, le procureur de la CPI avait demandé l’ouverture d’une enquête sur des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui pourraient avoir été commis en Afghanista­n dans le conflit qui s’y déroule plus de quinze ans. La Chambre estime que, «nonobstant le fait que toutes les conditions requises sont remplies concernant à la fois la compétence et la recevabili­té, la situation actuelle en Afghanista­n est telle qu’elle rend extrêmemen­t difficile la réussite d’une enquête et de poursuites».

Le mois dernier, les Etats-unis ont annoncé qu’ils allaient retirer ou refuser l’octroi de visas aux membres de la CPI qui cherchent à établir si les forces américaine­s ou leurs alliés ont commis des crimes de guerre en Afghanista­n.

Ainsi, le visa de la procureure générale de la CPI Fatou Bensouda a été annulé au début du mois d’avril. La CPI avait réagi en affirmant qu’elle continuera­it à oeuvrer de manière indépendan­te et sans relâche, dans le respect de son mandat et du droit. En septembre dernier, Washington a menacé la juridictio­n basée à La Haye de sanctions si elle décidait d’ouvrir une enquête concernant de potentiels crimes de guerre commis en Afghanista­n. Les Etats-unis n’ont pas ratifié le statut de Rome qui a fondé la CPI en 2002. Le président de l’époque, George W. Bush, s’opposait à la cour. Barack Obama a ensuite pris des mesures pour coopérer avec l’instance.

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