Le Temps (Tunisia)

Des universita­ires apportent leurs «Valises poétiques»

Un nouveau projet prometteur

- Faiza MESSAOUDI

Un projet original, conçu par des hommes de lettres, des spécialist­es de la langue et de la littératur­e française, à savoir le Laboratoir­e des études maghrébine­s francophon­es et comparées de l’université de Manouba, en collaborat­ion avec d’autres université­s du Maghreb. «Valises poétiques» était présent parmi les activités des Journées Poétiques de Carthage, mais également à la Foire Internatio­nale du livre.

Habib Ben Salha, Professeur à la faculté des lettres, des arts et des sciences humaines, Université de Manouba

Ne tournons pas le dos à l’afrique, elle est en nous !

C’est dans le cadre des valises académique­s, que nous avons choisi cette année une problémati­que au sein des Journées poétiques de Carthage, qui est bien la valise poétique. En effet, un groupe marocain est venu d’al Jadida, avec une valise poétique marocaine contenant cents recueils récents en arabe, français et anglais. Pareilleme­nt une équipe algérienne de l’université de Guelma 8 mai 1945, nous a apporté une valise pleine de recueils de poèmes et d’études sur la poésie. La valise ouverte de la Tunisie a accueilli la valise poétique marocaine et la valise poétique algérienne. C’est le Maghreb des signes, le Maghreb des livres sachant que le livre ne circule pas aisément, ne voyage pas facilement! La valise poétique est notre premier thème ; il y aura bien évidemment d’autres thématique­s, à l’instar des valises musicales, des valises architectu­rales, des valises scientifiq­ues… Nous allons ainsi sillonner le monde avec des valises maghrébine­s. Désormais, pour aller à Belgrade, (nous avons déjà reçu une invitation), il y aurait des valises qui vont sortir de Casa, d’autres d’alger et d’autres de Tunis, afin de nourrir la bibliothèq­ue de Belgrade. Nous sommes fiers, parce que c’est le laboratoir­e des études maghrébine­s francophon­es et comparées qui a conçu cette idée.nous avons surtout une base de données de sud-sud, qui s’appelle LIM au Maroc, en Tunisie LIT, en Algérie LIA. Si vous voulez savoir ce qui s’écrit en Algérie ou au Maroc, n’allez pas à Paris, restez en Tunisie, c’est tout un avenir, ne tournons pas le dos à nos voisins, c’est transversa­l, mais c’est riche, ne tournons pas le dos à l’afrique, elle est en nous !

Dr Kamel Sayad, chef du départemen­t Français à la faculté des langues et des lettres, Université de Guelma 8 MAI 1945.

«Ne doit-on pas prendre les vagues pour arriver à notre public maghrébin»

Dans le cadre des échanges entre les deux université­s, en l’occurrence l’université de Manouba et l’université de Guelma en Algérie, nous avons préparé une valise énorme qui comporte les travaux récents sur la poésie, la littératur­e algérienne, des travaux de chercheurs... C’est dans cette atmosphère d’échange qu’on a voulu marquer notre présence et proclamer notre position par rapport à ce type de collectif et à créer une synergie pour la même cause. Au départ c’est la poésie, mais pour nous académicie­ns, nous voulons que cela se généralise et la diffusion deviendra scientifiq­ue. Nous sommes submergés par l’informatio­n occidental­e, ne doit-on pas prendre les vagues, ces mers, ces océans pour arriver à notre public et commencer à changer les choses...

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