Le Temps (Tunisia)

Quelles chances pour les 26 candidats en lice?

Election présidenti­elle anticipée :

- Faouzi SNOUSSI

Le rideau est tombé sur le premier tri des candidatur­es à la présidenti­elle anticipée devant avoir lieu dans un mois, mettant fin à un spectacle désolant où pas moins de 97 candidats ont présenté leurs dossiers, pour qu’enfin de compte, L’ISIE en recale 71.

Certains plaisantin­s avaient osé présenter leurs candidatur­es, juste pour rire, avec pour seuls documents une photocopie de la carte d’identité nationale et une demande, alors qu’ils auraient dû marquer plus de respect pour ce poste qui représente la souveraine­té et le prestige de tout un pays. Mais, cela fait partie du programme de la nébuleuse islamiste qui veut banaliser et bafouer tout ce qui peut faire partie des symboles de l’etat moderne.

Le rideau est tombé sur le premier tri des candidatur­es à la présidenti­elle anticipée devant avoir lieu dans un mois, mettant fin à un spectacle désolant où pas moins de 97 candidats ont présenté leurs dossiers, pour qu’enfin de compte, L’ISIE en recale 71.

Certains plaisantin­s avaient osé présenter leurs candidatur­es, juste pour rire, avec pour seuls documents une photocopie de la carte d’identité nationale et une demande, alors qu’ils auraient dû marquer plus de respect pour ce poste qui représente la souveraine­té et le prestige de tout un pays. Mais, cela fait partie du programme de la nébuleuse islamiste qui veut banaliser et bafouer tout ce qui peut faire partie des symboles de l’etat moderne.

La Constituti­on de 2014 qu’on a présentée comme avant-gardiste et novatrice vient de montrer ses limites. Même si chaque citoyen a le droit de présenter sa candidatur­e, il n’est pas possible d’inscrire les noms des ignares et des moins que rien sur la liste des candidats en course pour l’investitur­e suprême, même si on est sûr qu’ils n’en feront pas partie. Toutefois, c’est un gaspillage de temps, d’efforts et de deniers publics qu’on aurait pu éviter, en instaurant des barrières à ces faits divers.

Le président de l’instance Supérieure Indépendan­te pour les Elections (ISIE), Nabil Baffoun, a fait savoir que le conseil de l’instance a décidé de retenir 26 candidatur­es parmi les 97 déposés pour briguer l’élection présidenti­elle anticipée le 15 septembre.

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi au siège de l’instance, Baffoun a précisé que parmi les 26 candidatur­es retenues, il y a celles de deux femmes.

«71 dossiers de candidatur­es ont été refusés dont 51 pour absence de parrainage et d’attestatio­n de garantie financière et 14 dossiers pour absence de parrainage uniquement», a-t-il ajouté.

Le dernier délai pour l’annonce de la liste définitive des candidats à la magistratu­re suprême est fixé au 31 août 2019.

Les candidats ont eu des fortunes diverses, avec 11 candidats qui ont bénéficié de parrainage­s parlementa­ires (Salma Elloumi Rekik, Mongi Rahoui, Nabil Karoui, Hamadi Jebali, Mohamed Moncef Marzouki, Abdelkrim Zbidi, Abdelfatta­h Mourou, Youssef Chahed, Elyès Fakhfakh, Slim Riahi et Hatem Boulabiar). Ainsi, 110 députés ont pu « commercial­iser » leurs voix, alors que les autres n’étaient pas sur le marché. Les autres candidats, au nombre de 15 ont obtenu un parrainage de citoyens, soit au moins dix mille voix, réparties sur plusieurs circonscri­ptions électorale­s (Abir Moussi, Mohamed Abbou, Mohamed Lotfi Mraïhi, Mehdi Jomaâ, Hamma Hammami, Mohsen Marzouk, Mohammed Sghaïer Nouri, Mohamed Hechmi Hamdi, Omar Mansour, Kaïs Saïd, Saïd Aïdi, Safi Saïd, Naji Jalloul, Abid Briki et Seifeddine Makhlouf). Dans la conjonctur­e actuelle où tout se vend et où tout s’achète, des doutes existent sur la véritable véracité de ces parrainage­s, surtout si on se souvient des informatio­ns qui ont circulé concernant le sort des parrainage­s de Kaïs Saïd.

Bien sûr, ils sont encore 26 au départ, avec des possibilit­és de voir quelques autres tomber, mais il n’y a qu’une seule place à l’arrivée et elle sera pour celui qui va avoir la chance de convaincre les électeurs avec un programme clair, et non comme ceux du passé qui ont fait plonger le pays dans une crise sans fin.

Parmi ces candidats, il y a ceux qui avaient tenté leurs chances, en 2014, face au défunt président Béji Caïd Essebsi, et qui n’avaient pas fait le poids, malgré certaines allégeance­s. Il y a, aussi, des nouveaux venus, notamment les deux dames qui peuvent avoir leurs chances, en l’occurrence Abir Moussi et Salma Elloumi Rekik, ainsi que les transfuges de Nidaa Tounès, notamment Mohsen Marzouk et Naji Jalloul.

Mais, certains, aussi, ont maille à partir avec la justice, comme Slim Riahi (en train de « se faire soigner » à l’étranger) et qui fait l’objet de nombreuses suspicions, ainsi que Nabil Karoui dont les biens sont gelés par la justice et qui est interdit de voyage, sous le chef d’accusation de blanchimen­t d’argent.

Il y en a pour tous les goûts et les couleurs et le malheur est que certaines personnes douteuses ont trouvé un soutien auprès de représenta­nts du peuple. C’est ça, aussi, le côté sombre de la démocratie à la mode tunisienne.

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