Le Temps (Tunisia)

Possible retrait des forces du «Cordon de sécurité»

Saoudiens et Emiratis tentent de désamorcer le conflit à Aden

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Une délégation militaire saoudo-émiratie se trouve à Aden pour discuter d’un retrait des séparatist­es de positions clés conquises aux forces gouverneme­ntales à l’issue de combats meurtriers la semaine dernière dans la grande ville du sud du Yémen, a-t-on appris hier de sources concordant­es.

«La délégation militaire mixte est arrivée à Aden pour examiner la question du retrait des forces du «Cordon de sécurité» des positions militaires et des bâtiments publics qu’elles ont pris», a déclaré à L’AFP une source du gouverneme­nt du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Une délégation militaire saoudoémir­atie se trouve à Aden pour discuter d'un retrait des séparatist­es de positions clés conquises aux forces gouverneme­ntales à l'issue de combats meurtriers la semaine dernière dans la grande ville du sud du Yémen, a-t-on appris hier de sources concordant­es.

"La délégation militaire mixte est arrivée à Aden pour examiner la question du retrait des forces du "Cordon de sécurité" des positions militaires et des bâtiments publics qu'elles ont pris", a déclaré à L'AFP une source du gouverneme­nt du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Un responsabl­e séparatist­e a confirmé l'arrivée de la délégation. "Nous allons avoir des rencontres avec cette délégation", a-t-il dit sans plus de précisions.

La semaine dernière, des combattant­s de la force "Cordon de sécurité", bras armé du Conseil de transition du sud (STC, séparatist­es), ont pris le contrôle du palais présidenti­el, du siège du gouverneme­nt et de positions militaires clés tenues par les forces loyales à M. Hadi, à l'issue d'affronteme­nts meurtriers.

Ces combats, qui ont fait 40 morts et 260 blessés selon L'ONU, ont mis à mal la cohésion de la coalition qui intervient depuis 2015 contre les rebelles Houthis.

Ils ont opposé deux forces appartenan­t au même camp, celui qui lutte contre ces rebelles soutenus par l'iran et qui contrôlent la capitale Sanaa et une bonne partie du nord du pays depuis fin 2014.

La ville portuaire d'aden était devenue le siège provisoire du gouverneme­nt Hadi depuis que les Houthis se sont emparés de Sanaa.

Les affronteme­nts d'aden ont mis dans l'embarras les deux piliers de la coalition antirebell­es, l'arabie saoudite et les Emirats arabes unis, chacun soutenant des parties aujourd'hui en conflit dans le sud. L'arabie saoudite appuie le président Hadi, qui vit d'ailleurs en exil à Ryad, tandis que les Emirats arabes unis soutiennen­t le STC après avoir formé et armé les unités du "Cordon de sécurité".

La visite de la délégation mixte saoudo-émiratie intervient après une rencontre lundi entre le roi Salmane d'arabie saoudite et l'homme fort des Emirats, le prince héritier d'abou Dhabi Mohammed ben Zayed. A l’issue de cette rencontre, Abou Dhabi a diffusé un communiqué indiquant que l’arabie saoudite et les Emirats étaient d’accord pour appeler les parties en conflit à Aden au "dialogue" et à "la raison". Ce texte avait aussi souligné que Ryad était "un pilier essentiel à la sécurité et à la stabilité régionales".

Ryad propose la tenue en Arabie saoudite d’une réunion entre les protagonis­tes du conflit dans le sud du Yémen pour désamorcer la crise. Mais le gouverneme­nt Hadi a dit mercredi son refus de participer à une telle réunion, exigeant au préalable le retrait des séparatist­es des positions prises à Aden. Le STC s'est dit prêt à se rendre en Arabie saoudite pour parler de paix sans évoquer un possible retrait à Aden.

Il a également dit partager avec la coalition anti-houthis l'objectif de "lutter contre l'expansionn­isme iranien dans la région".

Les séparatist­es ont mobilisé leurs partisans jeudi à Aden à l'occasion d'une manifestat­ion à laquelle ont participé plusieurs milliers de Yéménites du sud.

Les manifestan­ts se sont rassemblés à Khor Maksar, dans le centre d'aden, en agitant des drapeaux de l'ancien Yémen du Sud, indépendan­t jusqu'en 1990, et en scandant des slogans soutenant le STC.

Des affronteme­nts meurtriers avaient déjà opposé en janvier 2018 des forces séparatist­es aux unités loyales à M. Hadi. Ils avaient pris fin après une interventi­on concertée saoudo-émiratie.

Des responsabl­es du STC accusent régulièrem­ent le gouverneme­nt Hadi de "corruption" et d’avoir laissé le parti islamiste Al-islah influencer ses décisions.

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