Système électoral défaillant avec des données loin d’être fiables
15 millions de CIN en circulation:
Les failles du système électoral commencent à apparaitre au grand jour, avec les révélations qui se multiplient et qui mettent, en cause, surtout le parrainage citoyen. Les Tunisiens ont accepté le fait accompli au niveau des inscriptions des électeurs qui n’en sont, même pas au courant. Ils ont, aussi, été bernés par les votes de personnes décédés. Mais, le pire est qu’aucune sanction n’avait été prise à l’encontre de ceux qui profitent de ces situations, alors qu’ils sont connus de tout le monde.
Le scandale qui vient de voir le jour en est un parmi tant d’autres qui avaient permis de gruger les citoyens qui ne sont plus surpris, même en constatant que les morts avaient, aussi, leur mot à dire, dans le choix des gouvernants du pays.
Un ami m’a confié qu’il avait constaté que son père, décédé depuis belle lurette, avait voté, lors des précédents scrutins, à plus d’une fois. En plaisantant, il avait demandé de l’appeler, pour qu’il puisse voir son père « ressuscité » voter, encore une fois lors des prochaines élections.
Pourtant, les responsables de L’ISIE ne semblent pas outrés. «de l’existence de numéros de cartes d’identité nationales (CIN) dépassant les 15 millions, est tout à fait normal car les numéros appartenant à des personnes décédées ne sont pas annulés et de nouveaux numéros sont attribués à chaque nouvelle CIN», a déclaré à TAP Anis Jarboui membres de l’instance supérieure indépendantes pour les élections (ISIE).
« Les numéros de CIN peuvent ainsi dépasser les 15 millions sur une population de 13 millions de personnes et sans compter que les moins de 17 et 18 ne possèdent pas de cartes d’identité», a indiqué le responsable de L’ISIE en réaction aux informations véhiculées sur les réseaux sociaux attestant d’opérations frauduleuses et soulignant que le nombre de CIN ne peut dépasser les 15 millions pour une population de 13 millions.
Dans un communiqué publié récemment, L’ISIE a affirmé que tout citoyen ayant découvert avoir parrainé un candidat à la présidentielle à son insu peut déposer plainte auprès des bureaux de l’instance régionale indépendante des élections (IRIE).
Les citoyens doivent également présenter leur carte d’identité nationale (CIN) lors de la déposition de leur plainte, informe également le communiqué de l’instance supérieure indépendante des élections (ISIE) publié ce samedi 17 août 2019.
Nabil Baffoun a, pour sa part, annoncé lors d’un point de presse tenu mercredi que chaque citoyen tunisien peut vérifier s’il a involontairement parrainé un candidat à la présidentielle par téléphone portable en insérant le code SMS : *195* numéro de carte d’identité #.
Pareilles explications peuvent-elles convaincre le citoyen et qui en a vu des vertes et des pas mûres, au niveau des infractions commises, lors des échéances électorales ? Ce n’est pas certain, surtout si on prend en considération la nature des candidats à la présidentielle et l’absence de confiance qui en découle concernant la crédibilité et la transparence du scrutin, avec, en plus, l’argent sale qui circule au vu et au su de tout le monde.