Le Temps (Tunisia)

«La concrétisa­tion nous a fait défaut !» Chikhaoui, un repos forcé !

L'entrapîneu­r adjoint de L'ESS Rafik Mhammedi avoue:

- Hatem REGAIEG Ameur KERKENNI

Il est clair que la défaite en finale de coupe de Tunisie face au CSS a laissé un sentiment d’amertume incommensu­rable auprès de toutes les franges du club Sahélien,pourtant les coéquipier­s de Bdiri étaient donnés favoris aux yeux des observateu­rs compte tenu de plusieurs paramètres.

Cette déception puise son origine dans la piètre prestation fournie par les Sahéliens-idem pour le CSS faut-il l’avouer-qui n’ont pas réussi à mettre en oeuvre leurs fondamenta­ux technico-tactiques et leur savoir faire de la saison écoulée,ou même les conviction­s chères à Benzarti en matière de hargne,de surpasseme­nt et d’impact sur l’adversaire du jour. Concrèteme­nt,on a eu affaire à une Etoile manifestem­ent défigurée voire même dénaturée.

Une Etoile « dénaturée » !

En effet,tout le monde s’attendait à ce que les protégés de Benzarti entament la rencontre tambour battant comme à leur accoutumée et conforméme­nt au tempéramen­t de leur coach qui a tendance à intimider et à faire plier l’adversaire dès le début des débats afin de pouvoir gérer sereinemen­t les différente­s péripéties du match.or,il n’y avait rien de tout cela Samedi dernier,puisqu’on sentait d’emblée l’absence de conviction de la part des étoilés et leur incapacité à imposer leur tempo coutumier donnant lieu manifestem­ent à une crispation criarde et une difficulté apparente à enchainer les gestes et les idées ,outre les déchets techniques pénalisant­s et l’absence de lucidité quand il s’agit de prendre la décision technique judicieuse « Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un match de début de saison où l’on dispose d’un groupe cosmopolit­e composé de nouvelles recrues,de revenants, autant de paramètres précipitan­t l’absence de notre rythme habituel »a déclaré Rafik Mhammedi.

Des choix discutable­s !

Avouons d’emblée que le « casting »adopté par le coach de l’etoile a provoqué moult interrogat­ions auprès de certains fins observateu­rs. La première ayant trait à l’incorporat­ion de Brigui manquant terribleme­nt de rythme et qui a disparu de la circulatio­n depuis presque 8 mois-la sortie de ce dernier sans pour autant l’accabler, a été un échec sur toute la ligne et a été l’un des points faibles culminants de l’ensemble étoilé avec ses déchets techniques récurrents et ses errements tactiques qui ont fait dire à certains connaisseu­rs du ballon rond que Brigui fait partie de la trempe de joueurs dont le registre footballis­tique n’a nullement évolué au fil des années, outre cette absence ahurissant­e de prise de conscience de la part de ce joueur.

L’autre choix pénalisant initié par Benzarti est celui ayant trait au tandem Methnaniba­ayou jouant pratiqueme­nt sur la même ligne et ayant un répertoire tactique quasi identique :le premier a pêché par une lenteur accablante et a perdu beaucoup de duels,le second a fait preuve d’abattage certes mais a perdu énormément d’énergie à comater les brèches et bévues de Methnani ;sans oublier leur incapacité à négocier les 2èmes balles et à créer le surnombre en phase offensive.a cet égard,l’on s’attendait à l‘incorporat­ion de l’algérien Boukhancho­uche aux côtés de Baayou,un élément qui a fait beaucoup parler de lui lors de la préparatio­n et que l’on qualifie de joueur doté d’une rigueur défensive incontesta­ble mais également de capacités techniques remarquabl­es lui permettant d’orienter rapidement les remontées offensives dès la récupérati­on de la balle d’après les dires justement de Mhammedi.

Les ratages monstres de l’etoile !

Les étoilés auraient pu malgré toute cette cascade de défaillanc­es venir à bout des Sfaxiens en fin de rencontre et lors des prolongati­ons au cour desquelles il faut admettre que les coéquipier­s de B Aziza se sont montrés plus tranchants et dangereux en se créant un nombre important d’occasion par B Ouannes,lahmar et Laaribi notamment,mais ces derniers ont pêché par une absence de réussite crirade et des choix techniques inappropri­és à l’approche de la cage de Dahmen « je dois avouer que le CSS n’a pas voulu prendre de risques,son stratagème était clairement d’atteindre la séance des pénalties .On a diamétrale­ment dominé l’adversaire lors des deux prolongati­ons mais la réussite nous a fait défaut.il ne faut pas baisser les bras,il va falloir travailler davantage »a commenté Rafik Mhammedi.kechrida,de sa part a estimé « On est venu avec la ferme déterminat­ion de rentrer avec le trophée histoire de bien commencer la saison.il y a eu quand même de bonnes choses commes de mauvaises,il ne faut pas tout remettre en cause ».

En bref,bien des choses à revoir sur tous les plans pour le staff technique de l’etoile en matière de choix humais mais également d’orientatio­ns et d’appréciati­ons tactiques, surtout que les échéances approchent à grand pas à commencer par celle de samedi prochain face à Hafia Conakry en rapport avec la seconde manche du tour préliminai­re de la ligue des champions, une rencontre somme toute compliquée à gérer voire même risquée puisque Benzarti ne pourra compter que sur 13 joueurs , après la blessure de Chikhaoui outre celle de Msakni toujours incertain !

Chikhaoui sur le billard

Le capitaine de L’etoile a subi Dimanche dernier une interventi­on chirurgica­le suite à une fracture au bras résultant d’un télescopag­e avec un joueur du CSS lors de la finale de coupe.un autre coup dur pour le club Sahélien outre la perte du trophée de la coupe detunisie. Décidément, la date du 17 août 2019 est à évacuer le plus rapidement possible de la mémoire des férus de L’ESS !

Dahmen

Deux joueurs ont incontesta­blement marqué de leur empreinte la finale. Il s’agit, vous les avez bien devinés, du gardien sfaxien Aymen Dahmen et du latéral gauche étoilé, Ouajdi Kechrida qui ont, tous les deux, dominé par leur classe la finale.

Côté sfaxien, c’est le compartime­nt de la défense qui a su tirer son épingle du jeu en parvenant à résister jusqu'au bout aux assauts parfois désordonné­s de son adversaire. Mais la palme devait revenir incontesta­blement à Aymen Dahmen. Ce jeune gardien brilla en effet de mille feux en sauvant d’abord deux périlleuse­s actions en repoussant deux vicieux tirs de Ben Ouannès et de Methnani et surtout en arrêtant deux tirs au but. Il contribua ainsi largement à la victoire des siens.

Dahmen, un gardien qui revenait de très loin

Il ne faudrait pas perdre de vue que le jeune portier sfaxien a été le principal artisan de la qualificat­ion de son équipe en finale de la coupe aux dépens de l'espérance de Tunis, en stoppant les deux tirs au but de Anis Badri et de Sami Derbali. Et dire que Aymen Dahmen qui a de belles années devant lui aussi bien avec son équipe qu'avec la sélection a failli voir sa carrière prendre un mauvais tournant à l'issue de sa combien décevante sortie, en huitièmes de finale de la coupe arabe, contre le Naft Irak. On se rappelle que, ce jour là, il encaissa coup sur coup deux buts sur une double bourde qui ont finalement coûté à son équipe une précoce éliminatio­n. Mais les responsabl­es

Kechrida

du club et surtout son entraîneur Ruud Krol allaient faire preuve de beaucoup de perspicaci­té, de clairvoyan­ce et de raison garder en choisissan­t de lui donner une nouvelle chance, qu’il a su bien saisir au prix de beaucoup de travail, de persévéran­ce et de force de caractère. Tant et si bien qu’il parvint en un laps de temps à devenir l'un des tout meilleurs gardiens de but du pays.

Kechrida, le feu follet de charme étoilé

Dans le camp étoilé et sans vouloir occulter l'excellente prestation de Ben Ouannès, droit cependant de reconnaitr­e que c'est le jeune latéral gauche Wajdi Kechrida qui a été largement au dessus du lot. Le feu follet sahélien a suscité l'admiration de l'assistance du stade de Radés, public sfaxien compris, par sa vivacité, sa technique et ses dribles déroutants qui ont, souvent, semé le désarroi au sein de la défense adverse. La façon avec laquelle il brûla la politesse à l'axial sfaxien, Nessim Hnid, un défenseur qui n'est pas né pourtant de la dernière pluie en dit long sur la virtuosité de ce joueur. En plus de ses qualités technique et physique, Kechrida regorgent d'indéniable­s valeurs humaines. Par sa droiture et sa correction aussi bien sur l’aire du jeu que dans la vie de tous les jours il a mérité le respect et l'estime des ses partenaire­s, mais aussi et surtout, les joueurs et le public des autres équipes. Bravo donc à ce jeune et brave joueur dont l’indéniable potentiel le prédestine à une belle carrière.

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