Le syndicat IJABA dénonce les «humiliations» du ministère aux universitaires
• IJABA organise aujourd’hui un rassemblement de protestation devant le ministère pour dénoncer la mise à pied conservatoire de deux enseignants et la traduction de deux autres devant le conseil de discipline
Le bras de fer se poursuit entre le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l’union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA). Ce syndicat indépendant fondé en 2012 a appelé, hier, ses affiliés à organiser un rassemblement de protestation contre les «humiliations» infligées par le ministère de tutelle aux universitaires.
Le bras de fer se poursuit entre le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l’union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA). Ce syndicat indépendant fondé en 2012 a appelé, hier, ses affiliés à organiser un rassemblement de protestation contre les «humiliations» infligées par le ministère de tutelle aux universitaires.
«Le ministère continue à humilier les enseignants grévistes. Après la suspension des salaires relatifs aux mois de mars et avril 2019, il a décidé une mise à pied conservatoire de deux collègues et de traduire arbitrairement deux autres devant le conseil de discipline», a souligné Abdelkader Bouslama, membre du bureau exécutif du syndicat non rattaché à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).
Deux membres D’IJABA seront traduits aujourd’hui devant le conseil de discipline pour avoir fait irruption dans le bureau du directeur d’un établissement d’enseignement supérieur et l’avoir menacé. Le syndicat dément cependant cette version des faits présentée par le ministère.
«Nos deux collègues ont été reçus par le directeur de l’établissement. Mais ce dernier a été obligé par le ministère de rédiger un rapport mensonger, deux semaines après les faits pour suspendre abusivement les deux enseignants en question», a précisé Abdelkader Bouslama. Les enseignants du supérieur affiliés à IJABA observent depuis début janvier dernier une grève administrative pour protester contre le refus du ministère de tutelle d’appliquer un accord du conclu 7 juin 2018 entre les deux parties. Cette grève administrative s’est matérialisée par la rétention des sujets d’examens, des notes des devoirs surveillés et des travaux pratiques, ce qui privé quelque 120.000 étudiants répartis sur 73 établissements universitaires de passer leurs examens. L’accord conclu entre le ministère et IJABA porte notamment sur l’alignement des salaires des enseignants conformément sur les diplômes détenus, le respect de la grille salariale dans la fonction publique, la révision du statut des professeurs, la réforme du système universitaire et l’ouverture d’un concours aux docteurs sans emploi, dont le nombre est estimé à 5 mille personnes.
IJABA estime dans ce cadre que les universitaires, qui constituent des élites sur lesquelles repose l’avenir de l’enseignement supérieur et du pays, ne sont pas reconnus à leur juste valeur comme en attestent les injustices criantes en matière de rémunérations, le gel des concours de recrutement de nouveaux doctorants et l’octroi de salaires de misère de 400 dinars à certains d’entre eux.
Le syndicat s’attache par ailleurs au report du projet d’unification des licences qui doit faire l’objet d’un débat approfondi avec les syndicats, au recrutement de 800 enseignants pour combler la majeure partie de 1170 postes vacants et au parachèvement des discussions sur le nouveau statut des enseignants et à la publication des textes y afférents dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort).
A noter dans ce cadre que la fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SGESRS, un syndicat rattachée à L’UGTT) a exprimé son opposition à la grève administrative décrétée par le syndicat IJABA qu’elle accuse d’être «une antenne du parti islamiste Ennahdha qui cherche par tous les moyens à affaiblir la centrale syndicale».