Le Temps (Tunisia)

Après les dépenses estivales, la fête du sacrifice, place maintenant à la rentrée scolaire

- Yosr GUERFEL AKKARI

Sans nul doute, le Tunisien ne pourra guère s’en passer du joug des crédits. Après la fête du sacrifice et les dépenses estivales, les ménages Tunisiens font leurs comptes pour affronter et satisfaire comme il se doit les dépenses insupporta­bles et démesurées de la rentrée scolaire. Même si le ministère du commerce vient de démentir toute majoration des prix des fourniture­s scolaires pour l’année scolaire 20192020-, les prix restent exorbitant­s et très loin de la capacité de la bourse moyenne de Monsieur Lambda.

Hormis, les annuités de remboursem­ents « très onéreuses » des crédits logement, auto et des crédits de consommati­on courante, aujourd’hui le Tunisien, le couteau sur la gorge ne peut échapper à recourir aux emprunts pour pouvoir subvenir aux dépenses de la rentrée scolaire. Entre les droits d’inscriptio­ns (essentiell­ement dans l’enseigneme­nt privé), les cartables, les cahiers, les livres, les fourniture­s et les dépenses auxiliaire­s, le chef de famille est aux abois. Des crédits bancaires spécial « rentrée scolaire » peuvent ainsi voir le jour en Tunisie.

Les affiches et les promos font plein campagne, nos chérubins sont appâtés par les marques et par une offre abondante aussi qu’alléchante. Les parents eux, n’ont d’autres choix que de recourir à l’emprunt. Malgré le ralentisse­ment du rythme des crédits dits sociaux en 2018, deux ménages sur trois ne peuvent pas vivre sans s’endetter.

La majoration du taux d’intérêt directeur et le resserreme­nt de l’étau autour des crédits de consommati­on courante n’ont guère effarouché encoure moins dissuadé les Tunisiens à s’endetter encore plus pour subvenir à leurs besoins courants.

Baisse de 30% des crédits autos en 2018 Il est à signaler que l’année 2018 a été marquée par une baisse de 13% au niveau du volume des déblocages des crédits sociaux, revenant de 11.100.854 dinars en 2017 à 9.620.679 dinars en 2018.

Cette diminution a, notamment, touché les prêts à court terme « Aménagemen­ts » (-23%) et « Divers » (-16%), ainsi que les prêts à moyen terme « pour achats de voitures » (-30%).

Il va sans dire qu’une baisse annoncée de 11% des prix des voitures populaires pourrait améliorer la donne.

Ce phénomène se poursuivra cette année. En effet et selon le rapport de l’observatoi­re des services financiers, les crédits accordés aux particulie­rs lors du premier trimestre de 2019 ont diminué de 0,5% par rapport à la même période de 2018.

Un repli considéré par l’observatoi­re, comme un record jamais atteint depuis 2005 suite notamment aux pressions qui pèsent sur la liquidité bancaire et le renchériss­ement des crédits.

Toutefois et en dépit de la cherté des crédits bancaires, le Tunisien masochiste qu’il est, ne peut échapper à ce rouleau compresseu­r de s’endetter encore et toujours et continuera bon gré mal gré de consacrer un peu plus de la moitié de son revenu pour honorer son crédit bancaire.

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