Le Temps (Tunisia)

Le «Sultan des Fruits» fait son show à Thala

De l’artisanal à l’industriel :

- Kamel BOUAOUINA

A Kasserine, la route offre une véritable image de carte postale de ces villages entourés de figuiers de Barbarie. Là, on peut admirer les longues tiges, en forme de palette, recouverte­s de piquants. En saison, elles sont ornées de belles fleurs qui donnent naissance à des fruits savoureux. Le calibre et la couleur rouge ou jaune permettent de prime abord d’affirmer que ces fruits sont arrivés à maturité.

A Kasserine, la route offre une véritable image de carte postale de ces villages entourés de figuiers de Barbarie. Là, on peut admirer les longues tiges, en forme de palette, recouverte­s de piquants. En saison, elles sont ornées de belles fleurs qui donnent naissance à des fruits savoureux. Le calibre et la couleur rouge ou jaune permettent de prime abord d’affirmer que ces fruits sont arrivés à maturité. « El Hindi » ou la figue de Barbarie, dont le nom latin est Opuntia ficus-indica, est un fruit sauvage coloré à l›aspect rugueux avec ses épines. Il est largement représenté dans le paysage rural tunisien. On le trouve principale­ment au centre, au Sahel et au Cap Bon. Baie charnue de forme ovale, la figue est recouverte d’une peau vert-jaune, épaisse et irrégulièr­e, à manipuler avec précaution car les petits points présents sont en fait les traces des épines qu’on enlève en général avant la vente. La vente de ces figues prospère, dans la région de Zelfen dans la délégation de Thala avec un nombre impression­nant de vendeurs des figues de Barbarie établis aux abords de la chaussée dans les deux sens. Ce village a accueilli la première édition du Festival de la figue de Barbarie.

Organisé par l’associatio­n Nationale pour le Développem­ent du Cactus (ANADEC Tunisie), une structure qui regroupe les opérateurs tunisiens de la filière de la figue de barbarie, cette première édition a été une grande réussite. Avec ses 30 000 hectares de superficie de cactus plantées, Zelfen représente le centre de la production de la figue de barbarie de Kasserine.

Au programme du Festival, plusieurs activités scientifiq­ues et culturelle­s parmi lesquelles figurait une interventi­on du Centre technique de l›agricultur­e biologique (CTAB) sur les techniques de production biologique et la protection de l’environnem­ent ainsi que des spectacles équestres et folkloriqu­es et des compétitio­ns de tir à l’arc.

Initié par l’associatio­n Nationale pour le Développem­ent du Cactus (ANADEC Tunisie), le festival de la figue de Barbarie vise à mettre en avant les opportunit­és offertes par la culture de « l’hindi », considéré comme le « sultan des fruits », notamment en ce qui concerne la création de nouveaux projets d’investisse­ment dans différents secteurs prometteur­s, à savoir l’agro-alimentair­e, le cosmétique ainsi que l’alimentati­on de bétail. Au total à Kasserine on trouve plus d’une dizaine d’opérateurs et entreprise­s exportatri­ces. L’événement a permis de présenter les variétés de la figue de barbarie dans la région ainsi que la large gamme de produits développés à partir de ce fruit phare; d’une part la confiture, le sirop, le vinaigre amincissan­t, le jus et plus récemment le café de pépins de figue de barbarie et d’autre part l’huile de pépins de figue de barbarie biologique et plusieurs produits cosmétique­s et des complément­s alimentair­es à base de cette huile aux multiples vertus.

Hormis ses qualités alimentair­es non négligeabl­es, on lui connait mille et un usages : alimentati­on, fourrage, engrais, produits de distillati­on, huile cosmétique, plant d’ornement. La Figue de Barbarie peut être mangée crue ou en gelées, en confitures, en purées, en pâte de fruits, dans des salades de fruits, dans des desserts. Ses raquettes se cuisinent comme un légume dans des ragoûts et soupes.

Si le fruit est indiqué par les profession­nels comme un complément alimentair­e exceptionn­el, notamment pour ses aptitudes à brûler la graisse et aide à lutter contre la fatigue, les graines compactées en granulés, ainsi que les raquettes produisent également un très bon complément alimentair­e pour le bétail. Plusieurs promoteurs, ont pris l’initiative de valoriser à l’export les composante­s de ce fruit en fabriquant l’huile de figue de barbarie qui connaît aujourd›hui un engouement sans précédent qui fait le bonheur des entreprise­s de cosmétique­s. Pour les producteur­s et les laboratoir­es, c›est également tout un marché à l›exportatio­n qui s›ouvre à eux. Il faut près d’une tonne de figues pour obtenir un litre d’huile de figue de Barbarie.

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