Le Temps (Tunisia)

«La désertion des progressis­tes et de la gauche à l’origine de notre échec»

Hakim Tounsi, tête de liste 3ich Tounsi en France1 :

- Kamel BOUAOUINA

Les urnes ont rendu leur verdict pour les législativ­es tunisienne­s en France. 1,5 million de Tunisiens vivent en France dont une bonne moitié en âge de voter, soit près de 750000 personnes. Sur ce chiffre seuls 88000 personnes se sont inscrites sur les listes électorale­s soit moins de 30%. Sur ces 30% seuls 16% ont réellement voté soit dans les 14000 voix ou 5,6 % de la population en âge de participer au scrutin.

Les urnes ont rendu leur verdict pour les législativ­es tunisienne­s en France. 1,5 million de Tunisiens vivent en France dont une bonne moitié en âge de voter, soit près de 750000 personnes. Sur ce chiffre seuls 88000 personnes se sont inscrites sur les listes électorale­s soit moins de 30%. Sur ces 30% seuls 16% ont réellement voté soit dans les 14000 voix ou 5,6 % de la population en âge de participer au scrutin. Sur les 14000 voix exprimées, Ennahdha a raflé 5.400 voix, suivie par Qalb Tounes: 2297 voix, le Courant démocratiq­ue: 2282 voix, Amal wa Aamal: 1842 voix et Al Karama: 1781. 50% sont allés vers Ennahdha et ses sympathisa­nts qui ont raflé 4 sur les 5 sièges en jeux. Moins de 6000 personnes ont voté pour les listes progressis­tes. Interrogé, Hakim Tounsi tête de liste Ich Tounsi, la Voix des Tunisiens, à l’étranger a souligné que «les résultats de sa liste sont largement en dessous des attentes. Notre mouvement est jeune et c’est notre première participat­ion à une campagne électorale sur la circonscri­ption France 1. Nous avons beaucoup à faire et à apprendre pour informer, diffuser notre vision et nos programmes afin de mobiliser et de rassembler davantage. Nous avons refusé de recourir à la pratique malsaine d’achat de voix pour motiver les électeurs, une pratique qui est devenue malheureus­ement la règle chez beaucoup de concurrent­s pour s’assurer de drainer le maximum de votants.

Un système honteux de rabatteurs qui s’activent non par conviction politique mais par intérêt bassement matériel.

D’autres infraction­s ont été constatées et sont restées sans suite comme le non-respect du silence électoral».

A propos de la victoire d’ennahdha, Hakim Tounsi a répondu «Nous n’enregistro­ns pas de montée d’ennahdha, mais plutôt d’une désertion des progressis­tes et de la gauche du processus électoral, suite aux déceptions causées par la classe politique qui s’est décrédibil­isée durant les dernières années poussant l’électorat potentiel à se détourner de la politique et de ne plus croire en la transparen­ce et sincérité du processus démocratiq­ue. Ennahdha continue à perdre ses sympathisa­nts, mais a créé des filiales pour aller chercher des tendances extrémiste­s. Face à des sympathisa­nts Ennahdha et ses filiales qui se mobilisent à 100%, nous avons une majorité écrasante de Tunisiens qui ne prennent même pas la peine de s’inscrire sur les listes et d’aller voter pour défendre leurs valeurs, leurs conviction­s et leur pays. Une majorité qui préfère subir d’être gouvernée par une minorité et se contente de se plaindre. Désolé mais la démocratie n’a aucun sens sans la participat­ion des citoyens. Pour moi l’expérience a été épuisante mais grandement enrichissa­nte et j’aurai pour moi le plaisir d’avoir agrandi le cercle de mes amis en rencontran­t de nouvelles complicité­s et des personnes merveilleu­ses de grande valeur chez les deux mouvements Ich Tounsi et la Voix des Tunisiens de l’etranger et aussi je revendique­ra cet honneur d’avoir été sur le terrain et d’avoir essayé de donner à mes compatriot­es et à mon pays le meilleur de moimême. Ce ne sera que partie remise et nous continuons notre travail pour le bien de la diaspora et de sa contributi­on dans l’essor de notre chère Patrie, cette Tunisie que nous n’abandonner­ons jamais»

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