A quand les prochaines vraies élections?
Grâce aux législatives de 2019, parler en demi-mot s’apparente moins à l’exercice de style qu’à la vulgaire incompréhension voire à la complicité dans le complot auquel le pays fait face depuis la disparition du défunt président de la république, M, Béji Caïd Essebsi.
Dans l’histoire politique, la logique se renverse parfois afin de donner des leçons nouvelles qui heurtent peut-être douloureusement les idées que l’on découvre n’être que de piètres préjugés de salons, sans signification réelle ou tangible.
L’histoire du jeudi noir vient, par les législatives, de livrer certains de ses secrets les plus jalousement gardés par les vainqueurs des législatives, jusqu’au plus petit détail. Car tout était bizarre. Reste que cette journée, ne pouvait pas être expliquée par ce qui l’a précédée. C’est un acte qui ne peut être évalué à ses justes dimensions que par ce qui lui a succédé comme événements. Que nous suivions en silence. Cela s’appelle l’art de l’embuscade.
Grâce aux législatives de 2019, parler en demi-mot s’apparente moins à l’exercice de style qu’à la vulgaire incompréhension voire à la complicité dans le complot auquel le pays fait face depuis la disparition du président de la république, M, Béji Caïd Essebsi.
Dans l’histoire politique, la logique se renverse parfois afin de donner des leçons nouvelles qui heurtent peut-être douloureusement les idées que l’on découvre n’être que de piètres préjugés de salons, sans signification réelle ou tangible.
L’histoire du jeudi noir vient, par les législatives, de livrer certains de ses secrets les plus jalousement gardés par les vainqueurs des législatives, jusqu’au plus petit détail. Car tout était bizarre. Reste que cette journée, ne pouvait pas être expliquée par ce qui l’a précédée. C’est un acte qui ne peut être évalué à ses justes dimensions que par ce qui lui a succédé comme événements. Que nous suivions en silence. Cela s’appelle l’art de l’embuscade.
Le remplacement en quelques heures du président défunt est le premier détonateur d’un doute qui ne fait maintenant que commencer à se dissiper. La passation du pouvoir présentait une fièvre qui tendait à court-circuiter quelque chose qui se tramait contre le pays, de l’intérieur, par des forces téléguidées et payées de l’extérieur. Reste que les responsables tunisiens, en particulier ceux de la diplomatie, de l’armée et des forces de sécurité, savaient tout mais ne communiquaient rien. Deuxième indice, l’émergence en quelques semaines de forces « politiques » nouvelles que personne ne connaissait autrement que par leur existence plutôt folklorique depuis 2011. On a eu droit à des candidats aux législatives, tels un Makhlouf qui menaçait la France sur des dossiers dont les instigateurs premiers en 2012, viennent de subir un camouflet électoral cinglant. Comme Marzouki, Daïmi et les restes du défunt CPR. Pour faire court disons qu’el Kamour est passé à d’autres mains. Troisième indice, cette frange de salafistes guidée par un salafiste notoire, trainant des casseroles dans plusieurs pays dont le Canada, sur des questions aussi bénignes que le terrorisme. Quatrième indice, le prix d’une voix achetée le jour du scrutin a atteint 500 dinars. Ce n’est pas un signe de richesse, mais d’urgence stratégique. Le commanditaire était prêt à casquer. Pourvu que la mayonnaise prenne.
Cinquième indice, cette complicité de L’ISIE, qui a été active sur certains chapitres, comme le déploiement des observateurs loin des urnes, et passive sur d’autres, comme l’achat des voix dans des véhicules stationnés à quelques dizaines de mètres de ces urnes.
Tunis ne sera pas Tripoli
Résultat des courses : Une Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) représentant plus cette machination régionale contre le pays que les électeurs non avisés, donc de bonne foi, de cette échéance bricolée dans la précipitation, c’est-à-dire en dehors du temps. Une Assemblée faite d’ennahdha, haletant avec ses scores les plus faibles depuis 2011, se prévalant d’une minorité forte à trois longueurs de la majorité simple, et qui devra ses prochains coups d’éclats à ses coalitions avec les groupuscules salafistes et leur arsenal judiciaire (avocats) qui refusent désormais de jouer le rôle de simples satellite au parti tunisien des Frères musulmans. Avec quelques contrebandiers transfrontaliers, le tableau est fin prêt. Une situation allant droit au mur. Ne lui manque qu’une capitale où siéger.
La question qui se pose à ce niveau : Qui, de nos voisins est le mieux placé, et qui a les moyens de déchainer cette agression contre la Tunisie ? La France, exclue, puisqu’elle figure comme étant l’une des cibles de cet enchainement providentiel, les nouveaux élus ayant juré leur Dieu de lui demander des comptes sur le sel, le pétrole, et autres phosphates, dans un langage fossilisé par les temps qui courent.
L’algérie se débat déjà dans un processus de changement que toute déstabilisation à l’ouest risque à tout moment de compromettre. Reste la Libye de messieurs Sarraj et Haftar ! Or la Libye n’est pas un dossier exclusivement tunisien, mais plutôt régional et international. Tandis que M. Sarraj éprouve de plus en plus de difficulté à convaincre la communauté internationale du pacifisme de ses islamistes au pouvoir à Tripoli, M. Haftar, épaulé activement par l’egypte, ne cesse, par l’aviation, de racler dans les milieux miliciens sur la côte et à l’intérieur du territoire libyen afin de venir à bout des dizaines de mouvements armés, dont certains ne sont que les ramifications de mouvements terroristes comme El Qaïda, Daech ou L’AQMI. La Tunisie n’ayant pas pris de position ferme sur le dossier libyen, voilà que M Haftar avec la bénédiction du président égyptien Abdelfattah Sissi, que certains politiciens tunisiens de salons tiennent pour « dictateur », se défend comme il le peut, en poussant la rébellion armée multinationale vers l’ouest, c’est-à-dire vers les frontières tunisiennes.
Le génie tunisien au rendez-vous de l’histoire
Reste, pour l’histoire, que la classe politique tunisienne, surtout celle ayant hérité de quelques bribes de Bourguiba n’a pas lâché le morceau. Elle a préféré jouer intelligemment, afin de mâter cette agression libyenne caractérisée contre la Tunisie. En réduisant les législatives à une simple simulation où le comique le dispute au burlesque.
La suite, nous la connaissons. Ce sera joué dimanche prochain lors du deuxième tour de la présidentielle. Soit quelques 48 heures après l’annulation des législatives (1592 recours contre des irrégularités de tout genre). Ce sera peut-être à cette date que Nabil Karoui retrouvera sa liberté de citoyen, tandis que Kaïs Saïed constatera, dans l’amertume, qu’il a joué plutôt bien son rôle de figurant muet, le dindon de la farce, dans un jeu de renseignement qui dépasse les formules bien congelées et bien frappées d’une classe politique ignorante, corrompue, et irresponsable. Sereinement, nous attendons la fixation par la même ISIE, de nouvelles dates pour les prochaines élections, les vraies celles-là. Des élections où les candidatures seront passées au crible des renseignements et non pas du torchon de la constitution et de la loi électorale qui en découle. Une nouvelle lecture est déjà en route. En attendant le grand ménage. C’est à ce titre que nous aurons bluffé toute la planète. Merci à tous ceux qui en savaient quelque chose, et qui l’ont conservé en attendant l’épilogue heureux de cette machination qui entendait faire de la Tunisie le réceptacle de leurs pourritures. La Tunisie n’est pas et ne sera pas seule. Elle restera comme Bourguiba et Ben Ali l’ont laissée: Un membre honorable et actif au sein des communautés régionale et internationale. Les dollars viendront non pas du pétrole, ni de ses rentes, mais de l’intelligence et le génie de ce miséreux tunisien, mal évalué par son propre Etat. Cette intelligence est en passe de devenir la condition sine qua none à toute candidature, même à un poste de veilleur de nuit. C’est comme ça. C’est le sens de l’histoire.