La Tunisie pénalisée pour son marché de travail et son instabilité macroéconomique
• On occupe le dernier classement mondial en terme d’embauche de la main-d’oeuvre étrangère
Le Forum de Davos vient de rendre public son rapport sur la compétitivité mondiale 2019 intitulé : Comment mettre fin à une décennie perdue de croissance de la productivité?. Le rapport épingle un déficit préoccupant au niveau de la compétitivité mondiale et offre un aperçu sur les perspectives de 141 économies. L’enquête réalisée d’ailleurs auprès de 13 000 dirigeants d’entreprises dans le monde révèle une profonde incertitude et un manque de confiance. Introduit en 2018, le GCI (Global Competitivity Index 4.0 fournit une description détaillée cartographie des facteurs et des déterminants de la productivité, la croissance et le développement humain à l'ère de la quatrième Révolution industrielle. Dans l’ensemble, la compétitivité mondiale s’est améliorée de 1,3 en glissement annuel, tirée principalement par l’augmentation de l’adoption des TIC.
Au niveau mondial, avec un score GCI 2019 de 84,8 sur 100, Singapour est le pays le plus proche de la frontière de la compétitivité. Le pays occupe la première place en termes d'infrastructure, santé, fonctionnement du marché du travail et système financier.
Au niveau national : « La Tunisie s'est maintenue à la 87ème position dans le "Rapport mondial sur la Compétitivité globale" 2019-2020 du Forum de Davos sur 141 pays traités, tout en enregistrant une amélioration de 0,8 point dans son score, passant de 55,6 en 2018, à 56,4 en 2019, d'après les données présentées, hier à Tunis, lors d'une conférence de presse, tenue, par l'institut Arabe des Chefs d'entreprises (IACE). », rapporte l’agence TAP.
La Tunisie arrive ainsi après la Jordanie (70ème) et le Maroc (75ème) et devance le Liban et l’algérie respectivement classés 88ème et 89ème. Dans la région MENA (Moyenorient et Afrique du Nord) la Tunisie est classée au 9ème rang dans ce rapport qui mesure 103 indicateurs, répartis sur 12 piliers dont les TIC, les institutions, l’infrastructure, l’éducation, la stabilité macro-économique, le marché financier... La Tunisie a été pénalisée grâce à la détérioration de son marché de travail et l’instabilité de ses grandeurs marco-économiques. Elle est d’ailleurs classée 133ème sur 141 pays pour son niveau d’endettement et 117 ème pour ce qui est de l’inflation. L’économie tunisienne a été classée dernière pour ce qui est de la facilité d’embaucher de la maind’oeuvre étrangère. La stabilité du système financier laisse aussi à désirer selon le rapport notamment en ce qui concerne les crédits non performants et le ratio du capital réglementaire des banques.
Le Directeur exécutif de L'IACE Majdi Hassen a qualifié les résultats du "Rapport mondial sur la Compétitivité globale" 2019-2020 du Forum de Davos d'inquiétants pour la Tunisie, surtout que sur 103 indicateurs clés de l’évolution des rangs en 2019, le pays a enregistré une dégradation de 60 indicateurs contre seulement 29 indicateurs en évolution et 9 indicateurs en stagnation.
"La réforme du marché de travail et la révision du système financier seront deux facteurs déterminants pour l’amélioration de la compétitivité de la Tunisie", a-t-il noté.
Au niveau international, le Singapour arrive en tête de liste avec un score de 84,8, suivi par les Etats Unis (83,7), Hong Kong (83,1), les Pays- Bas (82,4) et la Suisse à la cinquième place avec un score de 82,3.