Le Temps (Tunisia)

“Jocker” et “Amal” en version originale

- Hatem BOURIAL

Animée de main de maître par un groupe de jeunes mordus du cinéma et militants de la cinématogr­aphie, cette salle se distingue de ses voisines par sa régularité et la profusion de sa programmat­ion. En fait, Madart donne quasiment l’impression d’abriter un multiplex alors qu’il n’y existe qu’un seul écran. L’offre y est conséquent­e et ouvre des perspectiv­es sur toute la création actuelle ainsi que sur le cinéma commercial. A une moindre échelle, l’agora de la Marsa entreprend un parcours comparable quoique marqué par une prédilecti­on pour les blockbuste­rs. C’est aussi le cas du Zéphyr où les spectacles vivants dominent toutefois par rapport au septième art. Enfin, le petit cinéma de Bhar Lazreg fait aussi entendre sa voix en ouvrant sa saison avec le film tunisien “1881” de Tarak Ibrahim.

Du côté du Cinémadart, la programmat­ion est particuliè­rement éclectique. On y retrouve cette semaine “Joker”, le film de Todd Phillips qui s’est distingué à la Mostra de Venise cet automne en y remportant le Lion d’or. Interprété par Joachim Phoenix et Robert de Niro, ce film est à l’affiche du 9 au 14 octobre en version originale avec des sous-titres en français. Ce film dans la lignée de Batman prend le contre-pied de ce personnage en se focalisant sur son ennemi juré Arthur Fleck dont le portrait est dressé. Ce film a été montré en avant-première et permis au Lion d’or de Venise 2019 de débarquer à Carthage.

Autre film, autre univers. En effet, en vedette cette semaine, le Cinémadart propose de découvrir “Amal” de Mohamed Siam, un documentai­re égyptien qui met “l’intimité d’une vie” en regard d’une “grande fresque politique. Ce film qui a remporté l’un des Tanit d’or des JCC 2018 est également projeté en version originale avec des sous-titres en français. L’oeuvre se penche sur la vie d’une femme dans l’egypte post-révolution­naire et raconte la quête de liberté des individus dans une société qui brime toutes les tentations. Et au fond, cette femme qui se cherche n’est autre qu’une métaphore des peuples à la croisée des chemins révolution­naires. Ce film de Mohamed Siam est un must à ne pas rater et mérite le détour. d’un sommet arabe. C’est dans ce contexte que le réalisateu­r nous montre une galerie de personnage­s empêtrés dans leurs petites vies et dans un mouvement qui les emporte sans qu’ils puissent se rencontrer. Dans “Fataria”, on se croise sans se comprendre, sans se connaître et cela finit par créer une atmosphère qui oscille entre le loufoque et le burlesque. A voir aussi pour l’interpréta­tion de Rim Hamrouni, Jamel Madani, Issa Harrath, Sabah Bouzouita et Nadia Saiji. La programmat­ion est complétée par “Le Roi Lion” des studios Disney à l’intention du jeune public. Notons aussi les différents ateliers proposés au sein de l’espace culturel qui proposera prochainem­ent plusieurs nouveautés à l’instar de “Maria Callas” de Tom Volf, “Alice et le maire” de Nicolas Pariser et aussi, pour les enfants le dernier opus des aventures de Shaun le mouton. A suivre du côté de Cinémadart, le cinéma qui redonne le goût du cinéma à Carthage.

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