Noir, blanc, couleurs
Walid Zouari à la galerie Musk and Amber
Walid Zouari expose simultanément, seul à la galerie Musk and Amber, dans le quartier du Lac, sous un intitulé approprié « Faces and story » et dans un hangar du port de La Goulette, dans le cadre d’une exposition –événement, collective, intitulée Tunisia Design Week. C’est dire que l’artiste, prolifique et inventif, semble habité par une énergie étonnante.
Hier, jeudi, jour de vernissage à Musk and Amber, on a croisé des artistes, des collectionneurs et autres amateurs ; l’artiste expose sa nouvelle production, toute figurative.
A travers un profil, taillé dans du bois, Walid Zouari s’expose en XXL avec lunettes et chapeau et expose ses oeuvres sur des supports différents.
Walid Zouari expose simultanément, seul à la galerie Musk and Amber, dans le quartier du Lac, sous un intitulé approprié « Faces and story » et dans un hangar du port de La Goulette, dans le cadre d’une exposition –événement, collective, intitulée Tunisia Design Week. C’est dire que l’artiste, prolifique et inventif, semble habité par une énergie étonnante.
Jeudi, jour de vernissage à Musk and
Amber, on a croisé des artistes, des collectionneurs et autres amateurs ; l’artiste expose sa nouvelle production, toute figurative. A travers un profil, taillé dans du bois, Walid
Zouari s’expose en
XXL avec lunettes et chapeau et expose ses oeuvres sur des supports différents. Sa production reconnaissable au premier coup d’oeil et qui n’appartient qu’à lui. Qu’y voit-on ?
Un graphisme simple, presqu’enfantin, des personnages sans torse, sans jambes ni pieds, juste des têtes, rondes ou longitudinales ; des yeux ouverts, hébétés, un nez gros charnu, une bouche sans lèvres, bée ou souriante et une cravate pendue au cou ; l’un des personnages nous est même devenu familier, il s’absente et revient sur un autre tableau, portant sa couronne. Imaginez le nombre et la nature d’expressions que déclenchent les nombreux personnages, ces têtes figurées, apparemment innocentes. Aucune d’elles ne suscite de refus ni d’aversion, elles sont telles quelles, telles que les imagine Walid, sans jugement de beauté ni de valeur, posés sur la toile, sur le papier, sur une assiette, un plat, ou sur un tamis traditionnel de cuisine, ou encore sur deux céramiques carrées ( style azulejos portugais) et même sur les hautes colonnes de l’espace ( Zouari a custumisé la salle de Musk and Amber).
.Ces personnages, en dépit de leur bonhomie apparente, de leur innocence visible, intriguent. C’est ce que l’on découvre dans cette exposition. Ils intriguent et nous interpellent, nous invitent à voir au-delà de leur présence en tant qu’homoncules, perdus dans la foule et voisins des autres ; il se trouve des oeuvres ( sur des plats ou sur toile) où Walid peint un seul de ses personnages , de face exprimant la douleur, la joie ou affichant une moue d’un être désintéressé , insouciant et détaché de la vie. Le spectateur curieux fixe le personnage, l’admire ou le méprise, partage sa compassion, mais cela ne le laisse pas indifférent, il y voit dans une seule expression toute l l’humanité souffrante. Ce personnage ( il s’en trouve sur les cimaises) triste, à la mine déprimée qui nous regarde porte une longue tradition de figuration, il rejoint de par son expression, de par la place centrale qu’il tient sur la toile une tradition dans la peinture moderne, il nous renvoie par quelques expressions torturées aux peintres appelés « maudits » ( les Modigliani, Soutine, Basquiat…). Là s’arrête la parenté, sinon, on pourrait rapprocher la peinture de Zouari de celle de Abderrazak Sahli, le premier par l’omniprésence de ses homoncules sans sens ni mouvements ; le deuxième par ses personnages dispersés sans sens et avec couronnes. L’exposition renferme des peintures sur toile avec des couleurs flamboyantes( où la matière tient un rôle important), des croquis, des dessins sur des plats etc, etc, courez-y, il y a aussi de la joie.
Hamma HANACHI