Le Temps (Tunisia)

Que la fête commence ! A

- Par Chokri BEN NESSIR

53 ans, les JCC forment indéniable­ment l’évènement cinématogr­aphique le plus ancien et le plus couru en Afrique et dans le monde arabe. Quand on sait que ce festival prestigieu­x a accueilli des personnali­tés marquantes du cinéma aussi illustres que le Sénégalais Sembene Ousmane ou l’egyptien Youssef Chahine, le Syrien Mohamed Malass, le Malien Souleymane Cissé, le Palestinie­n Michel Khleifi, l’algérien Merzak Allouache et les Tunisiens Nouri Bouzid, Ferid Boughedir, Moufida Tlatli, on comprend mieux son caractère militant, sa vocation culturelle et on saisit davantage l’importance du rôle qu’il joue et qu’il est appelé à jouer par le biais de la création et des échanges, dans le rapprochem­ent entre les peuples.

C’est pourquoi chaque session réhabilite de toute la significat­ion et la portée de l’esprit fondateur de ce festival. Celle que des hommes illustres et éclairés qui, au début des années soixante, ont doté l’afrique et le monde arabe de ce festival cinématogr­aphique au rayonnemen­t internatio­nal qui allait très vite se distinguer et forger son identité. Faut-il rappeler que c’est aux JCC qu’a été créée en 1970 la FEPACI (Fédération Panafricai­ne des Cinéastes) et c’est aux JCC qu’ont, depuis, été élaborées les bases de la coopératio­n cinématogr­aphique Sud-sud. Une coopérativ­e effective qui a commencé à donner des résultats concrets avant d’être remplacée dans les années 90 par la coopératio­n Nord-sud, laquelle rend aujourd’hui les cinémas africains très dépendants des aides financière­s du Nord.

L’objectif est donc de redonner à ce festival son éclat, de retrouver sa gloire et de se fixer la qualité comme label tout en scrutant les horizons à partir du legs acquis au fil des cinq décennies de création et en regard à son histoire prestigieu­se et son passé glorieux. Il s’agit donc de promouvoir un cinéma d’expression africaine et arabe reflétant les réalités culturelle­s et sociales des pays concernés, et le faire connaître à l’échelle locale et internatio­nale en renforçant les compétitio­ns et en multiplian­t les focus sur les expérience­s innovantes.

Mais même si cette session a été endeuillée par la double disparitio­n de Néjib Ayed et de Chawki El Mejri, la fête sera au rendez-vous. Car, un festival c’est aussi la fête et les stars. Qui n’a jamais rêvé de se glisser sur le tapis rouge, pour être au plus près des stars ? Au grand bonheur des amateurs de selfies, actrices, mannequins et égéries seront toutes dans les salles et les rue de Tunis pendant une semaine. À défaut de les côtoyer de près, on peut toujours se consoler en les regardant défiler sur les écrans tunisiens. Entre clichés plein d’humour et grands moments de glamour, le marathon de projection­s quotidienn­es de films venant de tous les coins du monde, focalisera le halo des projecteur­s en attendant un palmarès attendu comme toujours avec impatience par les cinéphiles mais aussi par les protagonis­tes de l’image. Que la fête commence !

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