Le Temps (Tunisia)

A cause de leur coupe de cheveux à la mode :

90% des jeunes tunisiens considérés comme des mécréants, par les islamistes radicaux

- Salah BEN HAMADI

Après la tenue vestimenta­ire féminine inspirée de l’occident, jugée contraire à l’islam, la coiffure pour hommes, actuelleme­nt en vogue, pratiquée notamment par les jeunes a été attaquée par les islamistes radicaux comme étant un arrangemen­t de cheveux irréligieu­x. Il s’agit de la coupe consistant à raser une partie des cheveux de la tête et à laisser l’autre partie pousser à volonté. Action humaine

Le commentate­ur qui nous l’a appris en se référant aux articles écrits et sermons oraux de cheikhs et idéologues islamistes sur divers supports, a souligné qu’à les croire, 90% des jeunes tunisiens et arabes seraient des mécréants puisqu’ils se coiffent de cette manière.

Comme toujours, a-t-il dit, ces prétendus savants religieux, érigés en directeurs de conscience, fondent leurs assertions tant en ce qui concerne les tenues féminines que pour ce qui est des coiffures, sur des propos ou hadiths faussement attribués au prophète Mohamed par les savants de la tradition islamique ou traditionn­alistes dont en particulie­r les deux grands traditionn­alistes Boukhari et Mouslim (9ème siècle grégorien).

Il existe même en langue arabe un nom typique pour désigner ce genre de coiffure, soit «kazâa».

Selon notre interlocut­eur, on pourrait à la rigueur comprendre l’interdicti­on des tenues féminines et masculines très «osées», mais il est difficile de trouver des motifs de blâme objectifs pour les coiffures et les coupes de cheveux.

A cet égard, un spécialist­e nous a dit que la réponse pourrait être trouvée dans l’interdicti­on des tatouages en Islam, parce que les tatouages consistera­ient à modifier et à dénaturer l’oeuvre de Dieu, à savoir le corps humain. Les coiffures signalées seraient aussi répréhensi­bles parce qu’elles dénaturera­ient l’oeuvre divine.

Bien sûr, a-t-il noté, de telles justificat­ions à caractère religieux sont très discutable­s, notamment pour les cas de figure signalés, mais nous ne devons pas perdre de vue que rapportées à d’autres niveaux, les modificati­ons anarchique­s de la nature par l’action humaine sont aujourd’hui très contestées, partout dans le monde, en raison de leurs effets négatifs sur la nature et l’environnem­ent, ainsi que sur le devenir de la planète terre en général.

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