Equation difficile pour la formation du gouvernement
« Qui sème le vent, récolte la tempête », dit un certain proverbe français, et cela vient à bon escient pour expliquer la position choisie par le mouvement islamiste Ennahdha, pour la Tunisie, ainsi que les limites d’une constitution et d’une loi électorale qui ne permettent pas d’élire une majorité satisfaisante, pour la gestion des affaires du pays. Le dernier scrutin législatif a donné une mosaïque inimaginable, avec plus de 150 sièges qui avaient été obtenus grâce au plus grand reste.
Aujourd’hui, les politiciens, surtout ceux d’ennahdha qui ont imposé cette constitution, sont tombés dans le piège qu’ils ont préparé. Ils sont, certes, la première force politique du pays, selon les résultats des élections, mais ils n’ont obtenu que le ridicule total de 52 sièges, et cela ne leur permet pas de constituer un gouvernement, sans faire des concessions très douloureuses. Et, encore… parce qu’aucun parti n’a accepté la proposition de placer son mentor Rached Ghannouchi à la présidence du gouvernement, ce qui est considéré par les experts et les politiciens comme une aberration.
Pourtant, le parti "Ennahdha" a déclaré, jeudi, qu’elle entamera "des concertations avec les différentes parties concernées, en premier lieu le président de la République, pour trouver un terrain d’entente adéquat à la formation d’un gouvernement dans les plus brefs délais".
Au terme de la réunion de son bureau exécutif, mercredi soir, Ennahdha a précisé avoir poursuivi, pour la deuxième semaine consécutive, ses contacts avec des personnalités nationales, des représentants de partis et des acteurs politiques pour esquisser "les premiers contours du programme d’action du prochain gouvernement, à même de réaliser la prospérité, la stabilité et la sécurité".
A ce propos, L'UGTT souligne ne voir aucun inconvénient à ce que Rached Ghannouchi préside le prochain gouvernement, d’après une déclaration du secrétaire général adjoint Sami Tahri.
Dans une déclaration aux médias, en marge d'une réunion élargie du bureau exécutif de L'UGTT, Tahri a souligné que la position de la centrale syndicale vis à vis d'un chef de gouvernement issu du mouvement Ennahdha sera déterminée par le programme d'action et son application et la mise en oeuvre de l'ensemble des accords et des conventions conclus avec les précédents gouvernements.
Il a ajouté que le nouveau gouvernement doit s'engager, en priorité à introduire des réformes au sein des entreprises publiques, à sauver l'économie nationale et à instaurer un climat social favorable pour la création de la richesse.
Le secrétaire général adjoint a signalé que L'UGTT soutient toutes les parties qui proposent des projets à même de préserver la souveraineté nationale, à réduire la dette extérieure et à trouver des mécanismes plus souples pour le remboursement des dettes.