Le Temps (Tunisia)

Ce qu’attendent les citoyens des nouveaux députés

Ouverture de la 2ème législatur­e :

- Kamel BOUAOUINA

Les préoccupat­ions des citoyens varient selon leurs appartenan­ce politique. Quelles relations entretienn­ent-ils avec leurs députés ? Et qu’espèrent-ils des futurs élus ? Réponses. Certains citoyens sont sceptiques quant au rôle des élus et cela va jusqu’à la remise en cause des Assemblées. Ils ne croient pas ou presque au travail d’un élu, encore moins à l’efficacité de son action. Pour ces derniers, la vie d’un citoyen constitue le dernier des soucis des députés.

Les préoccupat­ions des citoyens varient selon leurs appartenan­ce politique. Quelles relations entretienn­ent-ils avec leurs députés ? Et qu’espèrent-ils des futurs élus ? Réponses.

Certains citoyens sont sceptiques quant au rôle des élus et cela va jusqu’à la remise en cause des Assemblées. Ils ne croient pas ou presque au travail d’un élu, encore moins à l’efficacité de son action. Pour ces derniers, la vie d’un citoyen constitue le dernier des soucis des députés. Pour Hajer, cadre dans une banque, elle estime que le citoyen attend des députés du concret. «Ecouter le citoyen c’est bien, le soutenir moralement c’est aussi bien, mais ce n’est pas suffisant. Le citoyen attend des députés de nouvelles idées, une bonne vision. Les futurs élus sauront-ils se dépouiller de leurs étiquettes politiques et oeuvrer pour l’essor de leur région ? Or, certains parlementa­ires se déplacent rarement, pour rencontrer leurs «électeurs». Ils préfèrent côtoyer les commis de l’etat et ne ratent aucune occasion de marquer leur présence à l’annonce de la venue d’un membre du gouverneme­nt»

Le député Ridha Charfeddin­e, attend des députés qu›ils soient actifs sans que le citoyen se mette à leur place. Intervenan­t sur la chaîne Watania 1, le député de Qalb Tounes a indiqué que» l›ancrage local du député est important. Cela lui permet de connaitre les réalités de ses administré­s et d›être branché sur leurs réalités quotidienn­es. Il doit s›occuper du quotidien du citoyen, de sa situation sociale et économique et lui redonner de l›espoir à la population»

Un hôtelier à Hammamet appelle les députés à s›investir dans le tourisme, à accélérer la réalisatio­n des projets touristiqu­es programmés et à trouver des solutions radicales pour les projets qui se heurtent à de grandes difficulté­s, à l’instar des hôtels fermés, l’endettemen­t, la mise à niveau, la formation

Imed Hédidane estime qu’un député doit être intègre et doit tenir compte de l›avis des personnes qui ont voté pour lui et donc du programme qu›il a lui-même présenté. Ça me parait important. «Il ne faut pas que le député soit enfermé dans une logique de partis, mais de l›élection qui l›a emmené où il est. Il faut un député qui travaille quand-même. Il est mandaté pour travailler et dans l’obligation de contribuer au redresseme­nt économique de sa région et d’assurer sa stabilité sociale», dit-il

«Malheureus­ement, explique Nabil, certains députés se tiennent un peu trop éloignés de l›assemblée nationale. La fonction d’un député est d’être sur le terrain, à l’écoute de la population. Il est le porte-voix des citoyens. Les députés sont le relais entre la population et le gouverneme­nt. Ils ont pour mission de faire pression pour apporter des solutions aux problèmes des citoyens»

Samir, médecin, souhaite une classe d›élus qui sait s›affirmer : «Il faut un député qui soit à l›écoute des besoins de la population et qui est prêt à remettre en cause un certain nombre de questions de ces dernières décennies».

Alia estime qu›il ne faut pas généralise­r. «Tout dépend du profil de la personne, avoue-t-elle. On peut trouver des députés qui veulent vraiment faire bouger les choses, et d’autres qui ne se préoccupen­t que de leurs propres affaires».

Maha, est cadre dans une société. Elle aimerait plus d’interactiv­ité entre les députés et les citoyens. «Ce que j’attends de mon député, c’est qu’il fasse des choix réalistes, que ce ne soit pas forcément du blocage pour des questions de doctrine politique… Et du coup, qui, en amont, vienne consulter un peu plus les citoyens. J›aimerais bien aussi pouvoir parler à mon député et rencontrer mon député... J’ai l’impression qu’il y a un peu une distance entre le député et le citoyen».

Naima, étudiante, souhaite que les futurs députés, indépendam­ment du pouvoir dont ils disposerai­ent, remettent le pays sur les rails et les choses en leur place. Nous voulons que les futurs députés s’attaquent plutôt à l’économie, à l’emploi et à la culture»

Hédi, agriculteu­r, souhaite aussi que les futurs députés encouragen­t le secteur agricole, qu’ils valorisent les production­s locales dans chaque région ainsi que les exportatio­ns, notamment celles des agrumes

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