Le Temps (Tunisia)

Les règles du jeu…

- Par Faouzi SNOUSSI

Rien ne semble avoir changé, au sein de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), et l’histoire se répète, alors que tout le monde attendait plus d’ordre et de discipline dans l’hémicycle, avec un grand tohu-bohu, au démarrage de la 2ème législatur­e.

Au lieu d’être l’occasion pour une fête, la cérémonie solennelle a donné l’impression d’être dans une foire, alors que les députés, le président de la séance et ses adjoints se doivent de faire preuve de respect de cette institutio­n qui doit être l’image de la souveraine­té de l’etat, ainsi que de leurs électeurs qui attendent d’eux des actes responsabl­es et pondérés, avec la possibilit­é pour chacun d’eux de s’exprimer, dans l’ordre et selon les règles de la bienséance.

Mais, hélas, dès le départ, tout a été faussé, à commencer par des absences inexpliqué­es et une prestation de serment de manière collective, ne sachant pas comment opérer, par la suite à ceux qui ont manqué à l’appel. A cela s’ajoute, aussi, ces 14 députés qui n’ont pas daigné se presser pour faire leurs déclaratio­ns sur leurs biens et intérêts, ce qui constitue une aberration pour un représenta­nt du peuple qui se respecte. Pourtant, pour cette séance inaugurale, il n’y avait pas un enjeu majeur pour le citoyen qui s’attendait à ce que ses représenta­nts se comportent dignement, pour ne pas transforme­r l’hémicycle en arène où on exprime ses idées par la force de la voix et des bras.

On a voulu une démocratie et il ne faut pas oublier qu’on l’a obtenu, grâce aux sacrifices de ce peuple qui n’a pas fini de souffrir le martyre et de voir son niveau de vie baisser à vue d’oeil. Et ce sont les errements des politicien­s qui, semble-t-il n’ont pas retenu les leçons du passé et ne sont pas prêts à s’intéresser à ce qui se passe dans le pays et des dangers qui le guettent. Maintenant, ces élus ne doivent plus faire passer les intérêts de leurs partis, aux dépens de ceux du pays, parce qu’ils sont devenus les représenta­nts de tout un peuple. Leur devoir est de montrer qu’ils méritent les salaires et les privilèges dont ils vont bénéficier, tout en poursuivan­t le redresseme­nt, dans la droite ligne des acquis réalisés, même avant la révolution, en partant de ce qui est bon et en corrigeant ce qui leur semblait être des erreurs.

Les électeurs ne doivent s’en prendre qu’à euxmêmes pour les choix qu’ils ont faits, mais le devoir des députés est de se montrer reconnaiss­ant et dignes de ces choix, en cherchant des solutions pour les nombreux problèmes qui sont sur la table, pour résoudre, ou du moins atténuer l’acuité de la crise qui sévit et dont on n’en voit pas la fin. Sont-ils capables de prouesses pour redresser la barre et rétablir la confiance du citoyen ? J’en doute, surtout avec ce qu’on vient de voir à l’assemblée, hier !

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