Une tonne de cocaïne sur les plages
Rarement autant de « promeneurs » ont eu envie de longer le littoral atlantique que ces derniers jours. Et le froid n'a visiblement pas atténué leurs ardeurs. Leur goût pour la houle automnale n'y est pour rien : depuis le 18 octobre, des emballages contenant de la cocaïne ont été retrouvés sur les plages de l'ouest de la France, de la pointe bretonne jusque dans les Landes. Une « marée blanche » qui attire quelques curieux, une poignée de toxicos, mais aussi des opportunistes de tous bords qui espèrent faire fortune en retrouvant quelques ballots d'une drogue qui, à la revente, peut valoir des centaines de milliers d'euros, voire davantage.
Vu le nombre de ces emballages échoués déjà retrouvés, on s'interroge sur la quantité colossale de drogue larguée dans l'océan. « À ce jour, 1 010 kg ont été récupérés », a indiqué le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc. Plus d'une tonne de cocaïne pure à 83 % : autrement dit, une valeur considérable à la revente, une fois coupée.
Mais ces ballots de poudre constituent surtout un danger important puisque, consommée sous cette forme pure, la drogue présente un important risque d'overdose.
Lundi, un mineur a été interpellé avec cinq kilos de cocaïne ramassés sur une plage de Lacanau (Gironde). Il avait fait plusieurs heures de route pour tenter de retrouver des ballots échoués. Et a réussi sans trop de mal. « En quelques minutes, il avait trouvé cinq ballots sur la plage, confie une source proche de l'enquête. Cela prouve qu'il y a encore des paquets qui s'échouent assez régulièrement. » Le jeune homme a été placé en garde à vue pour « transport et détention de stupéfiants ». Pour éviter que l'initiative de l'adolescent ne fasse des émules, ou que la drogue tombe en de mauvaises mains, des surveillances intensives ont été mises en place par les douanes et la gendarmerie.
« Toute découverte doit être immédiatement portée à la connaissance des services de police ou de gendarmerie sans aucune manipulation. La détention et le transport de ce type de produit constituent un délit passible de dix ans de prison », rappelle le ministère public.
L'hypothèse privilégiée pour expliquer cette manne de cocaïne sur les côtes françaises est celle d'un délestage. Les trafiquants pourraient s'être débarrassés de leur cargaison « à la suite d'une tempête ou d'une avarie », selon Philippe Astruc.