Le Temps (Tunisia)

L'espagne en route vers une coalition

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Le soulagemen­t est de mise en Espagne. Les socialiste­s de Pedro Sanchez et Podemos, le parti anti-austérité de Pablo Iglesias ont signé un accord préliminai­re de coalition. Deux jours après le bond de l'extrême droite aux législativ­es, la signature de cet accord de principe fait s'éloigner le spectre de l'impasse politique. Pablo Iglesias devrait cette fois-ci entrer au gouverneme­nt, mais il faudra encore que cette future coalition soit appuyée par d'autres forces politiques pour pouvoir gouverner et ce n'est pas gagné. "Pedro Sanchez a déjà choisi et ce qu'il nous reste à faire c'est de diriger l'opposition", a déclaré le chef du Parti Populaire Pablo Casado.

Dans cette nouvelle chambre des députés encore plus fragmentée qu'en avril, les socialiste­s (120 sièges) et Podemos (35 sièges) ont cédé du terrain et comptent 155 sièges, 10 de moins qu'auparavant, alors que la majorité est de 176 sièges.

Les nationalis­tes basques du PNV (7 sièges), qui avaient soutenu avec Podemos l'arrivée au pouvoir du socialiste en juin 2018, ont exprimé leur volonté d'être "constructi­fs" : "Nous regrettons les mois passés, plus de six mois. Ces deux partis ont perdu environ 1 million et demi de voix dans l'intervalle, la majorité absolue au sénat, et le parti d'extrême droite Vox est maintenant plus fort au parlement.", a toutefois expliqué Aitor Esteban, porteparol­e du PNV.

La question des indépendan­tistes catalans avait été décisive dans l'incompatib­ilité entre les socialiste­s et Podemos en avril dernier. Mais les deux partis semblent n'avoir eu d'autre choix que de dépasser ce clivage.

La porte-parole du gouverneme­nt régional catalan, Meritxell Budo a salué l'accord préliminai­re :

“Nous nous réjouisson­s que Pedro Sanchez revienne au dialogue et qu'il comprenne la nécessité d'un accord politique dans ce jeu démocratiq­ue. C'est quelque chose que nous avons compris depuis longtemps en Catalogne."

La répartitio­n des postes et le programme de gouverneme­nt de coalition seront fixés dans un deuxième temps. Selon les médias espagnols, Pablo Iglesias devrait en être le numéro deux.

Il y a seulement deux mois, Pedro Sanchez avait opposé son veto à la présence de Pablo Iglesias au gouverneme­nt et confié qu'il n'aurait pas dormi de la nuit si Podemos était entré dans l'exécutif. Mais le bond de Vox et l'absence d'autres alternativ­es ont changé la donne politique.

Pour Podemos, ce gouverneme­nt de coalition, même minoritair­e, serait le meilleur vaccin contre l'extrême droite en Espagne.

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