Le Temps (Tunisia)

Un coup de canif à la tradition diplomatiq­ue américaine

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sur le sujet et suscite l’ire des Palestinie­ns. Le statut de la ville sainte est l’un des problèmes les plus épineux du conflit. Les autorités palestinie­nnes souhaitent faire de Al-qods -Est, occupée par Israël depuis 1967 puis annexée, la capitale de l’état auquel ils aspirent. Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisibl­e». Dès lors, Le président palestinie­n, Mahmoud Abbas, estime que Washington ne peut plus jouer son rôle historique de médiateur avec les Israéliens. L’espoir d’un accord de paix s’éloigne.

La rupture du dialogue avec les Palestinie­ns

La rupture est consommée dans les mois suivants. Le ton monte dès janvier: «Les Palestinie­ns nous ont manqué de respect la semaine dernière en refusant de recevoir notre excellent vice-président», s’offusque Trump. Il assure au passage qu’il coupera net l’aide américaine si ces derniers ne reviennent pas à la table des négociatio­ns. Il met sa menace à exécution fin août. Washington stoppe le financemen­t l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestinie­ns, une semaine après avoir supprimé plus de 200 millions de dollars d’aide aux Palestinie­ns. Le 10 septembre, les États-unis ferment le bureau de représenta­tion palestinie­nne à

Washington, qui jouait le rôle d’ambassade. Le mois suivant, le secrétaire d’état, Mike Pompeo, annonce l’intégratio­n du consulat général des États-unis à Al-qods, jusqu’alors au service des Palestinie­ns, au sein de la nouvelle ambassade.

La souveraine­té d’israël reconnue dans le Golan

Une nouvelle décision controvers­ée intervient en mars 2019. Donald Trump signe alors un décret reconnaiss­ant la souveraine­té d’israël sur le Golan syrien. Israël a conquis en 1967 une grande partie du plateau et l’a annexée en 1981, mais la communauté internatio­nale n’a jamais reconnu cette annexion. Près 25.000 colons israéliens y sont installés. En guise de remercieme­nt, Benyamin Nétanyahou inaugure sur place en juin une nouvelle colonie «Ramat Trump» en l’honneur de «très grand ami d’israël». Le plan Kushner devrait lui aussi faire la part belle aux positions israélienn­es. En mars, Mike Pompeo a laissé entendre qu’il va rompre avec le consensus traditionn­el sur les questions clés comme Jérusalem, les colonies ou les réfugiés. Jared Kushner a confirmé en mai que le texte ne devrait pas faire référence aux «deux États». Mais sa présentati­on a depuis été maintes fois reportée.

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