Entre réticences et positions floues des partis
Formation du gouvernement :
Youssef Chahed affirme ne pas être parmi les membres du nouveau gouvernement Le Temps - Maintenant que Habib Jemli est lancé dans le bain, on attend les résultats de ses concertations avec les partis politiques et les organisations nationales. Mais, il semble déjà que sa mission est loin d’être de tout repos, avec certaines réticences et des positions pas encore claires de partis dont certains veulent avoir un « gouvernement sur mesure » et qui répond à leurs revendications. Toutefois, le chef du gouvernement désigné a, encore, près d’un mois, pour éclairer la lanterne des citoyens.
"Je ne ferai pas partie du prochain gouvernement", a souligné, hier, Youssef Chahed, chargé d'expédier les affaires courantes. Dans une déclaration, en marge de la réception par Tunisair Express du premier avion "ATR 72-600" dénommé "BULLAREGIA", Chahed a fait savoir qu'il s'est réuni, lundi, avec le nouveau chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, en sa qualité de "chef du gouvernement", soulignant que cette entrevue a porté sur les défis majeurs auxquels la Tunisie est confrontée en 2020. Chahed a également fait savoir que la rencontre a permis aussi de faire le point sur le bilan positif du gouvernement sortant, évoquant, à ce titre, les projets du champ gazier Nawara, la récolte oléicole exceptionnelle et la saison estivale réussie.
Pour sa part, Tarak Fettiti, deuxième viceprésident de l'assemblée des représentants du peuple (ARP) et porte-parole du groupe parlementaire « Réforme nationale » a fait part, hier, de la disposition de son groupe à participer aux concertations pour la formation du gouvernement s'il y est invité. Dans une déclaration, en marge de la rencontre préparatoire aux missions et fonctions de l'action parlementaire, Fettiti a affirmé que les concertations autour de la formation du gouvernement avec le chef du gouvernement désigné ne se feront pas sur la base de quotas politiques ou la demande de portefeuilles, mais porteront sur un programme précis concernant notamment les réformes à entreprendre.
Il a ajouté que le bloc Réforme nationale entend prendre connaissance des réformes envisagées et des délais y afférents, précisant que le groupe n'a pas de requêtes spéciales à exprimer. Le plus important, a-t-il souligné, est de préconiser des orientations permettant la réalisation des avancées dans le pays.
Le groupe Réforme nationale n'a pas abordé la question des portefeuilles ministériels, ne pose pas de conditions et ne propose pas de candidats, a assuré Fettiti, précisant que l'objectif ultime du bloc est de donner la priorité aux réformes qui sont restées de simples slogans tout en s'opposant "à l'échec recommencé".
Le groupe Réforme nationale, présidé par Hassouna Nasfi est composé de 15 députés appartenant au mouvement Machrou Tounes (4), Nidaa Tounes (3), Al Badil (3), Afek Tounes (2) ainsi que des indépendants. Du côté de "Qalb Tounes", Nabil Karoui, son président a déclaré que la question de la participation (ou non) de son parti au prochain gouvernement n’a pas été abordée au cours de la rencontre qui l’a réunie ainsi qu’une délégation de son parti avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli.
Au sortir de cette rencontre, il a précisé, dans une déclaration à la presse, que Habib Jemli leur a fait part de sa conception du gouvernement, sans évoquer sa composition. Nabil Karoui a ajouté que le chef du gouvernement désigné a affirmé que les concertations autour de son cabinet ministériel "se feront avec lui et non pas avec le mouvement Ennahdha".
"Qalb Tounes" a insisté à ce que le prochain gouvernement soit composé de compétences nationales, a-t-il dit.
Karoui a précisé que son parti, deuxième vainqueur des dernières législatives, est concerné par les différents processus y compris celui de la formation du futur gouvernement.
Pour sa part, la Coalition Al Karama affirme vouloir défendre la formation d’un « gouvernement révolutionnaire » qui rompt radicalement avec l’oppression et la corruption et ne fera pas partie d’une équipe formée par des membres du parti Qalb Tounès (Au Coeur de la Tunisie) a déclaré mardi le porte-parole de la Coalition Al Karama et député Seifeddine Makhlouf.
Dans une déclaration, peu avant sa rencontre avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, Makhlouf a précisé que sa formation politique militera pour un gouvernement révolutionnaire à même de répondre aux aspirations des Tunisiens et d’appliquer un programme révolutionnaire dès le premier jour de l'entrée en fonction du nouveau gouvernement.