Dérives et impunité
Les dérives se multiplient ces derniers temps, sans qu’on cherche à y mettre fin par les moyens légaux, c’est-à-dire en appliquant la loi contre toute personne qui contrevient aux règles d’usage et qui ne retient pas sa langue, lorsqu’il fait état d’accusations, sans s’être assuré de leur véracité. Depuis la révolution les dérives de langage et d’actes sont devenus légion, face à une impunité criarde, alors que, pourtant, certaines des accusations portées contre des personnes et des institutions, sont de simples calomnies, alors que toute personne doit répondre de ses actes et de ses accusations, s’il s’avère qu’il a mal agi.
Ce fléau a atteint, même, les hautes sphères de l’etat et l’assemblée des représentants du peuple qui vient de quitter l’hémicycle nous a donné le plus minable des exemples, avec des accusations qui avaient touché le chef du gouvernement et ses ministres, alors que, si ces accusations s’étaient avérées justes, les concernés auraient dû répondre de leurs forfaits devant la justice.
Ces accusations n’ont pas épargné, aussi, la souveraineté de l’etat et le prestige de ses institutions. C’est le cas, avec le ministère de l’intérieur et, principalement, la justice accusée de tous les maux, sans que quelqu’un détienne la preuve de la corruption du système judiciaire qui fait la fierté du pays, surtout depuis la Révolution, avec une indépendance que rien ne peut entacher, même les agissements possibles de certains de ses membres.
Ces accusations gratuites et, parfois, sans bases solides, ont été le premier facteur des dissensions qui existent au sein du peuple tunisien. Le premier devoir des services sécuritaires et judiciaires, surtout, c’est de faire taire les mauvaises langues, par les moyens légaux, à leur disposition.
Les « évènements de Ouerdanine » tels que rapportés sur une chaîne de télé sont très graves et, là, rien ne peut plus être passé sous silence, tellement cette affaire est grave et risque d’avoir de lourdes répercussions. Il est heureux que la brigade antiterroriste ait pris cette affaire en main, pour dénouer l’écheveau et remettre un peu d’ordre dans les affaires d’un pays qui en a assez de ces accusations gratuites et qui ne sont pas, la plupart du temps, vérifiées.
Si ces accusations sont prouvées, il est nécessaire que leur auteur paie pour ses méfaits, mais, dans le cas contraire, l’accusateur doit répondre de ses déclarations devant la justice, et l’espoir est que le poisson ne soit pas noyé, comme cela s’est passé dans des cas multiples. Et en parallèle, tout le monde attend le dénouement de nombreuses affaires, notamment concernant les assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi et l’organe secret d’ennahdha, entre autres.
Un Etat qui se respect ne doit pas laisser libre cours à ces dérapages qui donnent la pire image d’une Tunisie qui se veut rayonnante et pleine de promesses.