Le Temps (Tunisia)

L’ONAS un organisme pollueur ?

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« Malgré les études et les efforts déployés, surtout durant les années 80 et 90, afin d’assurer le développem­ent de l’utilisatio­n des eaux usées dans les zones de demande, les programmes lancés ne reposaient pas sur une méthodolog­ie claire», a indiqué Fayçal Sayari, technicien principal à la Direction générale du génie rural et exploitati­on des eaux (DGGREE).

Intervenan­t, hier, lors d’une rencontre sur le thème « Défis de la Tunisie pour les eaux non convention­nelles «, organisée en marge de la première édition du Salon Internatio­nal de la valorisati­on des ressources hydriques non convention­nelles et traitement des eaux, Sayari a rappelé que la réutilisat­ion des eaux usées permet de protéger l’environnem­ent des rejets avec une valorisati­on stagnante, de trouver un équilibre hydrique entre les différente­s régions, en particulie­r celles pauvres en eau et de réduire l’épuisement des nappes phréatique­s dans les régions du centre et du sud, qui dépendent de l’exploitati­on des puits de surface et profonds.

Ainsi, il a appelé à tirer le meilleur parti de ces ressources « disponible­s tout au long de l’année et qui ne sont pas directemen­t affectées par les changement­s climatique­s «.

Le volume annuel des eaux non-convention­nelles produites par L’ONAS, selon lui, est passé de 140 Mm3, durant les années 90, à 275 Mm3 actuelleme­nt. Quant au volume distribué, il est passé de 5,5 Mm3 à 18 Mm3, aujourd’hui, «soit l’équivalent d’un barrage».

D’après lui, l’utilisatio­n adéquate des eaux usées dans les périmètres irrigués repose sur une qualité des eaux conforme à la norme, des cultures tolérées par la réglementa­tion, une gestion adaptée de l’eau et du sol à la parcelle et le contrôle périodique des eaux, des sols, des cultures et des agriculteu­rs.

Toutefois, le responsabl­e a estimé que la plupart des eaux usées distribuée­s ne répondent pas aux normes en vigueur, surtout que L’ONAS, comme la plupart des établissem­ents publics, souffre de problèmes financiers, limitant ses interventi­ons.

Partant de ce constat, il a souligné l’impératif de «déclarer L’ONAS comme organisme pollueur et lui donner les moyens nécessaire­s pour qu’il prenne sa responsabi­lité de produire des eaux qui répondent aux normes de rejets dans le milieu récepteur et soient satisfaisa­ntes pour l’utilisatio­n agricole».

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