Le Temps (Tunisia)

Descente aux enfers

- Par Faouzi SNOUSSI

La situation dans l’hémicycle s’est décantée, après la prise de décisions, simplement « pour sauver la face », et permettre une sortie honorable, pour les « belligéran­ts », après six jours de blocage. Et, ce n’est que le pauvre citoyen, l’économie et les finances du pays qui seront lésés, avec un budget de l’etat et une loi de finances qui sont traités à la sauvette. Et, pour les députés, il faudrait compter sur des génies, pour maîtriser les tenants et les aboutissan­ts de ce budget de cette loi des finances, ce qui, selon tout vraisembla­nce, n’est pas le cas pour cette classe politicard­e qui n’avait jamais eu son pareil, dans le passé. Il faut se rappeler, à ce propos, que plus des trois-quarts des députés devaient leur place aux « plus grands restes », ce qui ne fait pas d’eux de véritables représenta­nts du peuple

C’est dire que les débats autour du budget et de la loi de finances vont être très réduits et que les remarques et critiques des organisati­ons nationales, en particulie­r celles de L’UTICA, de L’UGTT et de L’UTAP ne seront, d’aucune manière, prises en compte, vu que les délais sont très réduits et qu’il n’y a aucune possibilit­é matérielle pour aller au fond des choses. Et le pire est qu’on a annoncé, hier, que le projet de loi de finances est adopté sans examen, ce qui est un comble.

Tout cela est le résultats d’une Constituti­on qu’on a qualifiée, à tue-tête, comme la meilleure de l’histoire de la Tunisie, mais qui n’est, en fin de compte qu’une pâle copie de sa précédente, avec des failles plus nombreuses, notamment aux délais pour l’examen de ces projets, avec des élections programmée­s pour le mois de novembre.

Parmi les autres défaillanc­es, il n’est pas possible de ne pas rappeler que ces deux projets avaient été préparés par un gouverneme­nt sortant, alors qu’aucun signe précurseur ne permet de se fixer sur la prochaine équipe qui va diriger le pays. Il n’y a, même, aucune assurance que le chef du gouverneme­nt désigné arrive au terme de sa mission, tellement il est contesté par un grand nombre blocs. Il faut ajouter à cette salade, un peu de mayonnaise, avec la guerre déclarée entre le PDL et Ennahdha. La Tunisie n’a jamais connu pareille descente aux enfers et les horizons s’assombriss­ent de plus en plus, faisant douter d’une possible sortie du tunnel. Il revient donc aux « représenta­nts du peuple de rectifier le tir, pour remettre un peu d’ordre dans la maison et donner une lueur d’espoir, au moins.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia