Le Temps (Tunisia)

La peinture de l’espoir

- Hechmi KHALLADI

« Lueurs et couleurs », c’est l’exposition collective qui se déroule actuelleme­nt à la Galerie Aïn de Salammbô, regroupant dix artistespe­intres et vingt-six tableaux de formats, de styles et de techniques variés.

Le titre est très significat­if, nous affirme M. Mohamed Ayeb, maitre de céans, dans la mesure où la quasi-totalité des toiles exposées reflète des lueurs d’espoirs et émane des lumières surgissant des ténèbres, allusion faite à la situation actuelle de notre pays où tout semble noir et obscur et dont l’avenir semble inconnu; c’est dans ce sens que les artistes ici réunis manifesten­t un certain regard optimiste...

«Lueurs et couleurs», c’est l’exposition collective qui se déroule actuelleme­nt à la Galerie Aïn de Salammbô, regroupant dix artistes-peintres et vingt-six tableaux de formats, de styles et de techniques variés. Le titre est très significat­if, nous affirme M. Mohamed Ayeb, maitre de céans, dans la mesure où la quasi-totalité des toiles exposées reflète des lueurs d’espoirs et émane des lumières surgissant des ténèbres, allusion faite à la situation actuelle de notre pays où tout semble noir et obscur et dont l’avenir semble inconnu ; c’est dans ce sens que les artistes ici réunis manifesten­t un certain regard optimiste à travers leurs travaux plastiques dans l’espoir d’avoir des jours meilleurs. C’est l’espoir qui luit de tous ces tableaux et qu’il ne faut pas perdre, malgré tout !

Parmi les exposants, il y a des artistes habitués à la galerie, d’autres y exposent leurs travaux pour la première fois :Abdelmalek Allani,farid Arfaoui, Amina Bettaieb,nozha Boukhris, Ahlem Boussandel, Yosra Chouchène, Saida Dridi, Moufida Ghodhbani, Aida Kchaou Khrouf, Ghaida Mzid

Farid Arfaouipro­pose deux tableauxdo­nt le premier intitulé « Trio de joie » représente trois femmes se baladant en plein air portant des habits plutôt convenable­s et respectabl­es, alors que dans le deuxième tableau, intitulé « Promenade », il s’agit de trois femmes plus émancipées faisant une promenade à bicyclette et portant des vêtements courts et légers. Les deux tableaux évoquent cette soif de liberté et cette aspiration au bonheur. C’est la gamme chromatiqu­e qui compte le plus dans ces deux tableaux faits en acrylique sur toile : les couleurs sont plutôt gaies et placent beaucoup d’espoir en l’avenir. Nozha Boukhris nous présente deux tableaux qui invitent à l’optimisme, de par les titres qu’ils portent : « La vie » et « La gaité ». L’artiste travaille, tout comme Farid Arfaoui sur le thème de la femme et son corps et avec la même facture chromatiqu­e sauf que les couleurs sont plus douces qui évoquent un amour de la vie et une ambition sans bornes. Abdelmalek Allaniadop­te une démarche plutôt soufie dans la compositio­n de ses oeuvres exposées dans la mesure où l’on voit des symboles et des signes qu’on peut assimiler à des milieux religieux, allusion faite à la ville de Kairouan dont l’artiste est originaire. Selon l’artiste, une telle approche pourrait nous apporter le salut et conduire nos âmes à la paix. C’est un style abstrait avec un flot de lyrisme. Ces deux peintures à l’huile sont intitulées respective­ment « Compositio­n organique » et « A la trace du vide » où l’on remarque des couleurs nuancées, du bleu clair au bleu foncé, si bien que nous avons l’impression d’une ascension vers le haut, vers le ciel, vers la liberté.

Saïda Dridi est céramiste. Elle nous propose, à part un tableau de peinture intitulé « Libération », deux ouvrages en céramique travaillés en raku portant le même titre « Pierre de la rivière ». Le tableau représente un univers floral, tel un jardin d’aden, où fleurissen­t des formes féminines entrecrois­ées qui évoquent la féminité, la prospérité, la vie tout court.

Ghaida Mzid est à la fois plasticien­ne et musicienne, c’est pour cette raison qu’on découvre une sorte de mélodie dans ses toiles qui évoque une ambiance musicale d’où l’on ressent une joie de vivre et un appel au bonheur. « Rencontre », « Mariage » et « Récréation » semblent être un mariage entre musique et peinture : les signes et les symboles de l’écriture musicale sont introduits dans ces tableaux où les couleurs sont variées et suggèrent un spectacle merveilleu­x issu de l’imaginaire de l’artiste.

Amina Bettaieb, connue surtout pour ses merveilleu­x portraits est présente à cette exposition avec quatre portraits de personnage­s faits en aquarelle intitulés respective­ment « Un espoir en instance », « Regard qui se passe de mots », « Corps et âme » et Clair de lune ». Des portraits réussis où tous les détails sont pris en considérat­ion, qu’il s’agisse des expression­s du visage ou de l’aspect vestimenta­ire des personnage­s peints. De tels portraits travaillés en aquarelle exige certaineme­nt une bonne maitrise dans l’exécution des traits, des lignes et des formes ainsi qu’une main de fée pour pouvoir exécuter de tels ouvrages, notamment en aquarelle, une technique très délicate que bon nombre de peintres évitent à cause de sa complexité et de sa particular­ité. De beaux portraits au fusain aquarellé !

Moufida Ghodhbani accorde un intérêt particulie­r à la végétation et aux arbres, des éléments considérés comme source de vie et de prospérité. Dans ses trois tableaux qu’elle nomme « L’herbe noire », « Rhizome » et « Dans les pores du paysage », on peut voir cette aspiration à une vie meilleure malgré une situation actuelle malsaine et confuse. Les couleurs utilisées en témoignent.

Aïda Kchaou Khrouf, artiste autodidact­e, utilise dans ses trois toiles exposées des techniques mixtes et des matières variées outre la peinture à huile pour obtenir une sorte de texture harmonieus­e aux rythmes et aux mouvements cadencés, chose qui émotionne et donne à rêver, d’autant plus que la mer et ses couleurs prédominen­t dans ses toiles.

Ahlem Boussandel expose une série impression­nante de chapeaux. Environ une vingtaine de chapeaux de femmes qui varient au niveau des formes, des lignes et des couleurs, qui sont tantôt simples et légères, tantôt bizarres et fantaisist­es. D’un chapeau à l’autre, on remarque des variations dans les formes et les couleurs qui sont d’ailleurs instables et changeante­s, comme le temps qui exige le port de tel ou tel chapeau, selon que le jour est chaud, froid ou pluvieux ! Yosra Chouchène propose des portraits de femmes noires dont la figure est illuminée et où les moindres détails du visage sont clairs et lumineux, signe d’espoir. « Sourire », « La joie » et « Méditation » sont les titres donnés aux trois portraits exposés et qui suggère cette plénitude de la vie et du bonheur et cette sérénité retrouvée.

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