Course vers l’inconnu
C’est à se demander à quoi jouent les politiciens, alors que le pays vit dans une situation loin d’être confortable, avec des dettes qui s’accumulent et des échéances douloureuses, à tous les niveaux. Face à ce tableau sombre, il y a, aussi, un premier constat d’échec, à l’échelle de la formation de l’équipe ministérielle, par le chef de gouvernement désigné par le mouvement islamiste Ennahdha qui compte essouffler ses adversaires, afin d’atteindre ses objectifs.
La Tunisie est en situation de crise, et les politiciens de tous bords osent faire de l’attentisme. Habib Jemli prend tout son temps, mais n’a pas, encore, présenté son programme, ni son équipe gouvernementale et il en sera de même, pour le deuxième mois de rallonge qu’il a obtenu auprès du président de la République, Kaïs Saïed, s’il ne veut pas courir le risque que L’ARP lui assène un camouflet dont il ne pourra pas se lever. Tout le monde sait qu’aucun gouvernement ne peut passer, dans la conjoncture actuelle, avec la mosaïque de partis dont chacun croit qu’il est le seul détenteur de la vérité, alors que tout le monde court vers un échec programmé par Ennahdha qui a présenté Jemli comme le dindon de sa farce morbide, sachant qu’il ne pourra pas présenter un gouvernement fort, avec des compétences pouvant trouver des solutions aux problèmes actuels qui ne sont pas des moindres. D’ailleurs, l’inexpérience du chef du gouvernement désigné, dans ce domaine, n’augure pas d’une solution rapide, alors que nous n’avons plus de temps à perdre, avec un gouvernement de gestion des affaires courantes à qui on ne donne plus la latitude de prendre des décisions. C’est une véritable course vers l’inconnu qui est engagée où tout le monde sera perdant, parce qu’on joue avec des dés pipés, sans aucune prétention pour l’avenir, avec nos partenaires parmi les pays frères et amis qui cherchent à nous aider pour quitter la zone de turbulences.
Le pire est qu’en parallèle, certains des députés jouent les conquistadores, dans l’hémicycle. A ce propos, on ne peut passer sous silence le fait que la présidence de la commission des forces armées a été attribuée à la Coalition Al Karama et celle de la sécurité et de la défense au mouvement Ennahdha, ce qui n’est pas prêt à rétablir la confiance.
L’heure n’est plus aux tergiversations et aux choix douteux, parce que lorsque le torrent arrive, il n’épargnera personne. Le temps presse et davantage de clarté fera du bien à tout le monde.