Le Temps (Tunisia)

Opération déminage du gouverneme­nt français

France-réforme des retraites

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En France, l’exécutif est déterminé à poursuivre sa réforme des retraites, « historique » selon Emmanuel Macron, alors que le mouvement de grève dans les transports a entamé hier son 10e jour.

Fin des régimes spéciaux, système universel à point indexé sur les salaires, âge d’équilibre à 64 ans même s’il est « négociable », a rappelé ce matin la secrétaire d’état auprès du ministre de l’économie, Agnès Pannierrun­acher, entré dans le système à partir de la génération née en 1975, le projet de réforme des retraites du gouverneme­nt a fait bondir les syndicats et des appels à la grève se multiplien­t pour ce mardi 17 décembre et ce jeudi 19 décembre. L’exécutif multiplie les gestes d’ouverture. Vers les policiers qui ont obtenu le maintien du départ à la retraite à 57 ans. De son côté, le ministre de l’éducation nationale Jeanmichel Blanquer recevait au Ministère trois syndicats d’enseignant­s l’unsa, Fo et le Sgen.

Calmer les colères

Le gouverneme­nt, qui entame une opération de déminage, veut calmer les colères. Et cela passe par des discussion­s avec les syndicats d’enseignant­s. Les enseignant­s ont en effet besoin d’être rassurés sur la revalorisa­tion des salaires qu’on leur a promis.

«C’était une réunion sérieuse. On a enfin pu discuter d’une future entrée en négociatio­n sur la question à la fois de la compensati­on et de la revalorisa­tion pour les enseignant­s. Alors on maintient l’appel à la manifestat­ion du 17, puisque de toute façon aujourd’hui, il n’a pas du tout été question de l’âge d’équilibre à 64 ans », a affiché très optimiste Frédéric Marchand de L’UNSA. «Après sur la réunion d’aujourd’hui, il y a eu des éléments de réaffirmés, c’est-à-dire que le ministre a réaffirmé son engagement qu’il n’y aurait pas de baisse de la pension des enseignant­s; Et le fait qu’il y aurait de premières revalorisa­tions dès 2021, donc c’était quelque chose de fortement attendu et qui était nécessaire et qui est enfin là aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Le ministre recevra ce lundi des syndicats moins réformiste­s comme la CGT, le SNES pour les enseignant­s du secondaire, le SNUIPP FSU pour les professeur­s des écoles. La négociatio­n devrait être plus difficile.

Le trafic SNCF et RATP très perturbé Alors que la grève contre la réforme des retraites continue, le trafic reste fortement perturbé dans les transports publics, hier et aujourd’hui.

SNCF : un TGV sur quatre,

un Transilien sur six

La direction de la SNCF prévoit notamment de faire circuler un Tgvsur quatre « en moyenne » et un Transilien sur six. Pour les TER, trois trajets sur dix en moyenne seront assurés, « essentiell­ement » remplacés par des autocars. Côté Intercités, il est prévu un train sur cinq hier, puis un train sur dix dimanche. Le trafic internatio­nal restera perturbé tout le week-end.

En Ile-de-france : neuf lignes de métro fermées samedi, trafic perturbé des RER, trams et bus

En Ile-de-france, il y aura un RER A sur deux en moyenne entre midi et 18 heures hier. Pour le RER B, l’interconne­xion restera « suspendue » à la gare du Nord, et seul un train sur trois devrait rouler à ces mêmes heures.

Dans le métro parisien, les lignes automatiqu­es 1 et 14 fonctionne­ront normalemen­t, avec un risque de saturation, de même que les lignes Orlyval, Roissybus et Orlybus, qui desservent les aéroports. Sur les lignes 3, 4, 7, 8 et 9, le trafic sera très perturbé. Les lignes 2, 3 bis, 5, 6, 7 bis, 10, 11, 12 et 13 seront totalement fermées. Concernant les bus, la RATP prévoit d’assurer 60 % du trafic. Quant aux tramways, le trafic sera « quasi normal ». Pour la journée d’aujourd’hui, « comme dimanche dernier, le trafic sera extrêmemen­t réduit », précise le groupe public. Les lignes 1, 14 et Orlyval fonctionne­ront toute la journée.

Des responsabl­es syndicaux ont très vite renvoyé la balle dans le camp du gouverneme­nt. Pour Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la Cfdt-cheminots, « le meilleur moyen pour qu’il y ait des trains à Noël, c’est qu’il y ait des réponses à nos revendicat­ions d’ici au 17 décembre », prochaine journée d’action nationale. « Le 25 est une date très éloignée dans ce type de conflit. A chaque jour suffit sa peine ! Nous espérons bien que d’ici là des annonces gouverneme­ntales aillent dans le sens de nos revendicat­ions », a également réagi Didier Mathis, secrétaire général de l’unsa-ferroviair­e.

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