Le Temps (Tunisia)

Le drapeau américain piétiné à Bagdad

Suite aux sanctions contre un chef pro-iran

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Plusieurs milliers de partisans d’assaïb Ahl al-haq, l’une des factions armées pro-iran les plus puissantes d’irak, ont défilé hier à Bagdad, piétinant le drapeau américain après que Washington a imposé des sanctions à leur chef et son frère.

Il y a près d’une semaine, Qaïs al-khazali, chef d’assaïb et bête noire des Etats-unis qu’il a combattu dès leur invasion de l’irak en 2003, ironisait sur ces sanctions, y voyant «un honneur» que Washington aurait dû lui rendre «bien avant».

Désormais interdit d’entrée et de transactio­n financière aux Etats-unis pour «disparitio­ns forcées à grande échelle, enlèvement­s, meurtres et tortures», M. Khazali a mobilisé hier ses troupes.

Au coeur de Bagdad, sur la place Ferdaous --devenue mondialeme­nt célèbre lorsque les troupes américaine­s y ont mis à bas la statue du dictateur déchu Saddam Hussein-- ses partisans ont défilé, marchant sur d’immenses drapeaux américains. Bloquant les grands axes commerciau­x et fréquentés du centre, ils avaient installé en bord de route des potences, auxquelles étaient pendues des effigies du président américain Donald Trump, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de Mohammed ben Salmane, prince héritier d’arabie saoudite, grand ennemi de l’iran.

«Nous dénonçons la décision injuste» de sanctionne­r Qaïs alkhazali, qui est «une ingérence à l’encontre d’une personnali­té nationalis­te», a affirmé Mahmoud al-rubaye, membre du bureau politique de Sadiqoun, le parti d’assaïb au Parlement. Assaïb Ahl al-haq (La ligue des vertueux, en arabe) est une des principale­s composante­s du Hachd al-chaabi, une coalition formée pour combattre le groupe Etat islamique (EI) désormais intégrée aux forces de sécurité.

Les sanctions qui visent son chef intervienn­ent alors que la communauté internatio­nale dénonce le rôle des factions armées pro-iran dans la répression d’une contestati­on inédite dans le pays, déjà émaillée par près de 460 morts et 25.000 blessés.

Des dizaines de manifestan­ts ont par ailleurs été enlevés, plus ou moins brièvement, et plusieurs assassinés en deux mois et demi de contestati­on qui a pour épicentre la place Tahrir de Bagdad, à quelques centaines de mètres de la place Ferdaous.

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